Paris (© 2022 Afriquinfos)- Louise Mushikiwabo est préoccupé par l’évolution de la situation humanitaire et sécuritaire en Haïti. C’est ce qu’indique une note de la Francophonie. La Secrétaire générale de la Francophonie condamne avec fermeté la persistance des actes de pillage et de manifestations violentes, enregistrés depuis plusieurs semaines sur l’ensemble du pays, dans un contexte où les conditions de vie des Haïtiennes et des Haïtiens se détériorent de manière inquiétante à cause de la famine et du choléra qui se propagent sur une grande partie du territoire national.
« Je tiens à exprimer mon entière solidarité ainsi que celle de l’ensemble de la famille francophone avec le peuple haïtien qui endure depuis longtemps des difficultés multiformes que vient aggraver la crise humanitaire qui se profile. Tous les efforts, nationaux et internationaux, doivent être mobilisés en urgence pour soutenir les populations haïtiennes afin de limiter leurs souffrances et leur éviter un désastre humanitaire de grande ampleur », a déclaré la Secrétaire générale.
Louise Mushikiwabo invite les autorités nationales, et tous les acteurs nationaux, à créer dans les meilleurs délais les conditions de reprise de la livraison des produits de première nécessité et du carburant destiné au fonctionnement des services de santé, et d’approvisionnement en eau potable de toutes les infrastructures vitales du pays.
La Secrétaire générale réitère la disponibilité de la Francophonie à poursuivre son appui aux acteurs haïtiens pour un règlement durable de la crise multidimensionnelle que connaît le pays.
Une décadence complète de la situation
La situation en Haïti est catastrophique depuis plusieurs semaines. Alors que le pays était déjà enclin aux violences, on note une recrudescence des manifestations, barrages routiers et des scènes de pillage depuis le 11 septembre, après l’annonce d’une hausse des prix du carburant par le Premier ministre Ariel Henry.
Outre ces violences, le pays fait face à la résurgence du choléra. Après trois ans sans un seul cas signalé, l’épidémie menace désormais le bien-être et la santé de 1,2 million d’enfants vivant dans la capitale haïtienne, Port-au- Prince, a averti l’UNICEF.
Sept décès ont été signalés et cinq cas positifs sont confirmés. 60 autres cas suspects sont en cours d’investigation dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Médecins Sans Frontières (MSF) a également signalé récemment le décès d’un enfant de trois ans. Le choléra est une maladie d’origine hydrique qui provoque une diarrhée aiguë et peut être mortelle si elle n’est pas traitée dans les premières heures.
« Avec la montée de la violence et de l’insécurité, bon nombre des familles haïtiennes les plus pauvres n’ont d’autre choix que de boire et d’utiliser de l’eau insalubre », a déclaré Bruno Maes, Représentant de l’UNICEF en Haïti. « Les familles ne peuvent pas acheter du savon pour se laver les mains, les ordures ne sont pas ramassées dans les rues, les hôpitaux sont fermés ou incapables de fonctionner. Tous ces ingrédients ont fait d’Haïti une bombe à retardement pour le choléra. Maintenant, elle a explosé ».
Le 1er janvier 1804, Haïti (l’ancienne île de Saint-Domingue), devient indépendante au terme d’une longue et meurtrière guerre de libération. L’ancienne colonie française, devient le premier État noir des Temps modernes et le deuxième État indépendant des Amériques (après les États-Unis). Elle adopte pour l’occasion le nom que lui donnaient les Indiens Taïnos avant l’arrivée de Christophe Colomb : Haïti.
Vignikpo Akpéné