L’édition 2015 du prix de littérature africaine anglophone a mis en compétition plusieurs écrivains africains anglophones de renom. Mais c’est l’œuvre «The sack» de la Zambienne Namwali Serpell qui a retenu l’attention du jury. L’ouvrage publié en 2014 sur la plateforme en ligne «Africa 39» relate l’histoire inédite de deux hommes qui décident de vivre ensemble par amour pour la même femme, sans jamais savoir lequel d’entre eux celle-ci préfère.
Un récit exceptionnel qui touche un sujet tabou dans les sociétés actuelles surtout au sein de la communauté africaine. Ce renversement de rôle dans l’environnement social constitue une nouveauté qui a charmé les membres du jury. Selon ces derniers, le récit de l’écrivaine, est à la fois «innovant, stylistiquement super, envoûtant et énigmatique».
Un choix qui lui a valu comme récompense la somme de 15,600 dollars. Une somme que la lauréate a choisi de partager avec les autres nominés de la compétition. Il s’agit de deux Sud-Africains et deux Nigérians : Masande Ntshanga avec son œuvre «Space», FT Kola avec «A Party for the Colonel», Elnathan John avec «Flying» et Segun Afolabi avec «The Folded Leaf».
«Il était très difficile d’être en compétition avec d'autres écrivains pour qui j’ai énormément de respect», a déclaré la lauréate sur la BBC. «Nous ne voulons pas de compétition, nous voulons tous être honorés», a conclu l’auteure zambienne.
Née en Zambie, Namwali Serpell est à ce jour enseignante d’anglais dans la prestigieuse université de Berkeley en Californie ou elle s’est installée avec sa mère depuis 1989. La jeune auteure avait déjà été nominée en 2010 pour sa nouvelle «Muzungu» qui avait été sélectionnée parmi les meilleures nouvelles américaines de 2009.
Crée en 2000, le Prix Caine, s’est aujourd’hui imposé comme une référence de la littérature africaine anglophone.
Larissa AGBENOU