Le tribunal criminel de Blida, situé au Sud-Ouest d’Alger, devant lequel comparaissait l’ex banquier algérien depuis le 4 mai 2015 vient de le condamner à 18 ans de prison ferme. Le tribunal l’a également condamné à payer une amende de 1 million de dinars (10.000 euros). Il a été également ordonné la saisie de ses biens.
Le 7 juin, le procureur avait requis contre lui la prison à perpétuité, l’équivalent de la peine à laquelle il avait déjà été condamné lors d’un premier procès en 2007. Le procureur avait en cette année accusé Rafik Khalifa. «L’objectif de cette banque n’était pas l’investissement mais le pillage de l’argent des déposants», avait déclaré le juge.
Sponsor de l’Olympique de Marseille
A la fin des années 1990, Rafik Khalifa avait lancé une banque portant son nom. Ensuite, il a créa plusieurs autres entreprises dont une compagnie aérienne. Il avait réussi à attirer vers son institution financière d’importants dépôts venant souvent de sociétés publiques et d’œuvres sociales.
Rafik Khalifa était donc devenu l’homme le plus courtisé de tout Alger. On l’apercevait souvent près du Président et des ministres. Il finançait les opérations de lobbying dans le but de redonner de l’éclat à un pays dont l’image s’est ternie avec des années de guerre civile. Il était également le sponsor du club de football français de l’olympique de Marseille.
Mais en 2003, son groupe s’est effondré. Ce qui a entraîné des pertes évaluées entre 1.5 et 5 milliards de dollars. Après la chute du groupe, M. Khalifa s’est refugié à Londres, afin d’échapper aux poursuites.
Mais il fut extradé par la Grande-Bretagne en fin 2013. L’ancien banquier a également été condamné en France à 5 ans de prison pour détournement de millions d’euros.
70 autres personnes sont poursuivies dans le même procès.
Innocente N.
