Dakar (© 2024 Afriquinfos)- Amadou-Mahtar MBow, emblématique homme de culture sénégalais, né le 20 mars 1921, est décédé mardi 24 septembre à Dakar à 103 ans. Depuis l’annonce de son décès, plusieurs voix du Sénégal lui ont orchestré un concert d’hommages. Des politiques passant par des intellectuels sénégalais, réaffirment son parcours exceptionnel qui aura marqué l’histoire du Sénégal et de l’Afrique. Chacun regrette une grande perte non seulement pour le Sénégal mais pour l’Afrique toute entière.
Pour Moustapha Mamba GUIRASSY, Ministre de l’Éducation nationale, ‘’c’est avec une immense tristesse et une grande émotion que nous avons appris le rappel à Dieu du Professeur Amadou Moctar Mbow, survenu ce matin à Dakar. Ancien Ministre de l’Éducation nationale du Sénégal et Directeur général de l’UNESCO, il fut une figure incontournable de l’éducation et un éminent ambassadeur de la culture sénégalaise sur la scène internationale’’.
Selon ce dernier, Amadou Moctar Mbow a dédié sa vie à la défense des valeurs universelles d’éducation, de justice et d’égalité des chances. Son combat pour un enseignement inclusif et de qualité, tant au Sénégal qu’à travers le monde, a marqué l’histoire de notre nation et celle de l’UNESCO. Sa vision éclairée, son engagement indéfectible pour le développement de l’Afrique et sa contribution à la consolidation de la paix à travers le savoir sont autant d’héritages qu’il lègue aux générations futures.
‘’Nous saluons en lui un homme de conviction, un bâtisseur infatigable dont l’action a façonné le paysage éducatif sénégalais et international. Son humanisme, sa rigueur intellectuelle et son leadership moral resteront gravés dans nos mémoires’’, a-t-il conclu.
Pour Kalidou Diallo, ancien ministre de l’éducation nationale du Sénégal et ancien président de la commission Unesco pour le Sénégal, ‘’nous avons perdu un grand homme, Amadou Mahtar Mbow a représenté bien plus ce qu’un modèle à suivre, il a été un mentor, un guide. Il incarne un compagnon d’amitié, de solidarité, d’humilité, des valeurs qu’il a acquises dans son enfance. Ce sont ces valeurs qu’il a portées jusqu’au plus haut point. Il ne cessera d’incarner une lumière pour les générations africaines’’, a-t-il écrit.
Et de renchérir : ‘’Le patriarche a rempli sa mission après une vie de dévouement à la République, à l’UNESCO et à l’humanité. Prions pour que cette vie pleine e de lumière éclaire les chemins de notre peuple pour un commun vouloir vivre ensemble dans l’unité, la diversité et la paix. Que Dieu, le Miséricordieux l’accueille au paradis’’.
Le journaliste Mamoudou Ibra Kane, journaliste et homme politique a salué la mémoire de l’ancien ministre de l’Education, puis de la Culture, entre 1966 et 1970. Il décrit le parrain de la deuxième université publique de Dakar construite à Diamniadio comme un « grand humaniste » et « combattant de la liberté et de la démocratie », ayant traversé deux siècles. M. Kane a rappelé le rôle fondateur de Mbow dans les Assises nationales et le Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication (Nomic).
Mamadou Lamine Diallo, ancien député sénégalais, a évoqué la « vie accomplie » de l’ancien président des Assises nationales, qu’il a eu l’honneur de rencontrer à plusieurs reprises. Selon lui, Amadou Mahtar Mbow était un « homme multidimensionnel » dont les réflexions portaient sur des sujets aussi divers que l’éducation, la politique ou la religion, et qui a toujours montré un profond amour pour le peuple sénégalais et l’Afrique.
Amadou Mahtar Mbow était ’’un homme rassurant, un homme apaisant, qui a donné du Sénégal l’une des meilleures images au monde. Il a brillé à la tête de l’UNESCO, mais surtout, il nous aura honorés par sa fermeté face à des puissances qui voulaient écrire l’histoire du monde à leur manière’’, a témoigné Amadou Tidiane Wone, ancien ministre de la Culture, qui s’est exprimé au nom de la famille d’Alpha Ciré Kane. ’’Il a résisté, il a produit de l’intelligence et du sens pour l’humanité dans cette organisation qui appartient à tous, et notamment aux pays les plus démunis, qui ont tant de choses à écrire, mais qui n’ont pas l’occasion de le faire’’, a-t-il ajouté.
Par son érudition et sa traversée d’un siècle, Amadou Mahtar Mbow était l’une des bibliothèques vivantes les plus riches d’Afrique de l’Ouest. Ardent défenseur des libertés, il a eu mille vies qui ont notamment fait de lui le premier Africain directeur général de l’Unesco.
V.A.