Lomé (©2019 Afriquinfos)- Le Conseil Présidentiel pour l’Afrique (CPA), organisme consultatif rattaché à la présidence de la République française, a dévoilé le 19 septembre à Paris, un rapport de recommandations consacré aux initiatives africaines innovantes pour l’accès aux soins.
Intitulé Carnets de santé en Afrique, ce travail est le fruit d’une enquête coordonnée par la chercheuse kényane Yvonne Mburu, nommée membre du CPA en 2017. Il a été officiellement remis à Emmanuel Macron et il doit contribuer à poser les jalons d’une nouvelle alliance avec l’Afrique, voulue par le chef de l’Etat français.
Les auteurs de ce rapport ont sillonné 6 pays (Afrique du Sud, Botswana, Éthiopie, Rwanda, Sénégal et Guinée) et analysé 43 projets qui ont bénéficié de l’aide française.
Livraison par drones de produits sanguins vitaux aux hôpitaux et centres de santé enclavés dans les régions montagneuses du Rwanda, distributeurs automatiques de médicaments, développement d’outils de e-learning pour de meilleurs diagnostics à distance, création de centres-pilote de traitement du cancer et de formation aux techniques de chirurgie mini-invasives : le catalogue d’initiatives et de solutions décrit dans la cinquantaine de pages du rapport est impressionnant. Le but de l’enquête du CPA était de casser les idées reçues, combattre les stéréotypes, l’approche misérabiliste, et montrer « une Afrique inspirante et multiple, une Afrique des solutions, une Afrique qui innove et apporte des réponses concrètes et efficaces pour améliorer l’accès aux soins ». L’objectif est atteint !
La publication de ce travail intervient quelques jours avant le début de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York, le grand rendez-vous diplomatique de l’automne, où le président Macron compte inviter la communauté internationale à se mobiliser pour les enjeux de la santé en Afrique. Il intervient aussi trois semaines avant la sixième conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui se tiendra à Lyon le 10 octobre. Les organisateurs de la conférence espèrent parvenir à lever 14 milliards de dollars pour sauver 16 millions de vies supplémentaires en trois ans. « Carnets de santé en Afrique est aussi un outil de sensibilisation et de plaidoyer, explique Yvonne Mburu. La France consacre 8% de son aide publique au développement à la santé, et l’Afrique est le continent qui bénéficie en priorité de cet effort. Il s’agit de montrer aux opinions publiques française et africaine que cet investissement produit des résultats. Ce n’est pas de l’argent perdu, ce sont des millions de vies sauvées ! ».
Un site, mis en ligne dans la foulée de la présentation, détaille, concrètement, chacune des initiatives présentées dans le rapport : www.carnetsdesante.cpafrique.fr
La santé est un droit fondamental et un bien public mondial. L’investissement dans la santé est un puissant levier pour le développement durable. En dix ans, l’amélioration de la santé a permis une augmentation de 25% de la croissance économique des pays à revenu faible et intermédiaire. L’espérance de vie en Afrique a enregistré une progression de 9,6 ans entre 2000 et 2015. La concentration des efforts sur la prévention et le traitement des infections des voies respiratoires, du VIH et des maladies diarrhéiques a permis une baisse de 30% du taux de mortalité lié à ces pathologies en Afrique.