Les Premiers ministres togolais ont habitué la classe politique locale à la lecture d’un « discours-programme » fleuve devant le Parlement pour recueillir son vote de confiance. Même s’il a essentiellement repris les grandes lignes du discours-programme de son prédécesseur (G. Houngbo), Arthème Ahoomey-Zunu a fait court devant les parlementaires togolais ce jeudi. En présentant les orientations générales de l’action que va déployer son équipe, il a tout simplement mis l’accent sur des points qui lui sont chers : « la lutte contre la pauvreté, la continuation du dialogue politique, la promotion d’une culture de l’excellence dans l’administration pour porter la croissance au Togo de 6 à 7% dans les mois à venir », pour le compte de l’exercice budgétaire 2012.
« C’est la première fois qu’un locataire de la Primature synthétise de cette manière son discours-programme devant le Parlement », a fait remarquer un député du Gmp (Groupe de la majorité parlementaire, favorable au parti au pouvoir, l’Unir). « On s’attendait à passer une bonne partie de la journée de ce jour à l’Assemblée, mais l’exercice de M. Ahoomey-Zunu a été hyper concis », note dans le même sens un directeur de publication d’un journal favorable à l’Opposition locale. Comme on pouvait s’y attendre, le Gmp et l’Ufc (qui dominent l’effectif du nouveau gouvernement) ont donné leur onction à l’équipe Ahoomey-Zunu, contrairement au Car qui a voté contre. Les parlementaires favorables à Jean-Pierre Fabre (principal opposant au pouvoir à Lomé) ont boudé cette séance.
A la tête d’un gouvernement de "transition", M. Ahoomey-Zunu n’a pas visiblement voulu s’enfermer dans un ultimatum ou délai quelconques pour donner satisfaction au président Faure Gnassingbé et surtout répondre aux multiples et légitimes aspirations de ses compatriotes. Devant l’Assemblée nationale ce jeudi, Séléagodji Ahoomey-Zunu, sur un plan purement technique, s’est juste contenter de préciser que le « ministère de l’Energie est provisoirement rattaché à la Primature alors que celui de la Défense demeure lié directement à la Présidence de la République ».
Désormais, les Togolais ont les yeux tournés vers leurs "chronomètres" pour juger au temps opportun le bilan de l’action du nouveau locataire de la Primature et de ses proches collaborateurs.
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