Johannesburg (© 2019 Afriquinfos)-L’ancien président sud-africain est attendu ce mardi au tribunal, date à laquelle s’ouvrir son procès, suite au refus d’un tribunal d’abandonner les poursuites qui le visent dans une affaire d’armement impliquant le groupe français Thales.
D’après Willie Seriti, la juge de la Haute Cour de Pietermaritzburg, «la demande d’abandonner les poursuites a été rejetée», a-t-elle déclaré. En conséquence, le procès de l’ancien président débutera mardi dans cette ville de l’est de l’Afrique du Sud.
Au pouvoir de 2009 à 2018, M. Zuma avait demandé l’abandon des poursuites, s’estimant victime d’une « chasse aux sorcières » lancée il y a vingt ans dans une rocambolesque affaire de ventes d’armes.
Mais le parquet sud-africain avait défendu leur maintien, compte tenu du « très lourd dossier » retenu contre lui et au nom de « l’égalité » devant la loi.
« La demande du parquet (…) est acceptée », a déclaré ce vendredi le juge Seriti.
L’ancien chef de l’Etat est soupçonné d’avoir touché 4 millions de rands (260.000 euros au cours actuel) de pots-de-vin du groupe de défense Thales à la faveur d’un contrat d’armement de près de 4 milliards d’euros conclu en 1999.
L’accusation a fait savoir qu’il a été rémunéré pour éviter à Thales des poursuites pour corruption, via son ami et conseiller financier Schabir Shaik, condamné pour sa participation à cette affaire à quinze ans de prison dès 2005.
Mais M. Zuma par ailleurs mis en cause dans plusieurs scandales liés à la famille Gupta et Thales ont toujours nié les allégations. Hier, les Etats-Unis ont annoncé avoir placé sur la liste noire des sanctions trois membres de la puissante et sulfureuse fratrie des Gupta.
Encrassé dans de nombreux scandales, l’ancien président Zuma a été poussé à la démission en 2018 et remplacé par son vice-président Cyril Ramaphosa, qui a promis de nettoyer son parti et le pays de la corruption.
Innocente Nice