Le Président Issoufou dénonce la détention de son fils par le CNSP en faisant un recadrage exigé par la Fondation Mo Ibrahim

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Sani Issoufou Mahamadou (DR)

Niamey (© 2024 Afriquinfos)- Sa proximité avec l’actuel homme fort de Niamey, Abdourahamane Tiani, qui sous ses deux mandats, était le Chef de la Garde présidentielle avant de servir sous son successeur Mohamed Bazoum, lui ont valu d’être pointé du doigt, sur le sort réservé à ce dernier. Mahamadou Issoufou, a réagi un peu plus d’un an après le coup d’État du 26 juillet 2023. Interpelé par la Fondation Mo Ibrahim dont il a été lauréat en 2020, l’ancien dirigeant se défend de toute implication dans le putsch. Et s’érige même en victime, en évoquant le cas de son fils, Sani Issoufou Mahamadou, « toujours incarcéré par la junte au pouvoir ».  

Le silence de l’ancien Président Issoufou Mahamadou depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 avait fait couler beaucoup d’encre et de salive, laissant libre cours aux spéculations de diverses natures. La plus récurrente des allégations portées à son encontre est qu’il ne pouvait ne pas être au courant du coup d’Etat perpétré contre son ami de 30 ans (Mohamed Bazoum). C’est à travers un courrier-réponse suite à une interpellation de la Fondation Mo Ibrahim que Mahamadou Issoufou a donné sa position sur le coup d’Etat. ‘’Je condamne le coup d’Etat intervenu au Niger, le 26 Juillet 2023. Je suis contre toute violence, notamment contre toute intervention extérieure de nature à déstabiliser le pays et donc à aggraver sa situation’’, a-t-il détaillé.

L’autre question qui revient est pourquoi Issoufou Mahamadou n’intervient pas pour faire libérer son ami et compagnon politique Bazoum. L’ancien dirigeant dit avoir entrepris des démarches pour dénouer la crise. « Face à cette situation grave qui le secoue, je me suis employé par diverses voies, à trouver une sortie de crise négociée permettant notamment de libérer le Président Mohamed Bazoum et de le restaurer dans ses fonctions. Tant qu’il y a un espoir d’y parvenir, je poursuivrai sur cette voie…’’, a défendu Mahamadou Issoufou.

Il évoque également le cas de son fils, lui aussi interpellé et emprisonné aux lendemains du coup d’Etat de juillet 2023. D’après l’ancien Chef d’Etat, outre le Président Bazoum et son épouse, d’autres camarades sont en prison depuis maintenant douze (12) mois. ‘’C’est en particulier le cas de mon fils, Sani Issoufou Mahamadou, ancien Ministre du Pétrole, incarcéré dans une prison à 200 km de la capitale, Niamey’’, a-t-il révélé.

Nul ne sait encore le sort qui leur est réservé. Fin juillet 2024, quatre anciens ministres du régime déchu du Président Mohamed Bazoum ont reçu une notification de libération. Il s’agit des anciens ministres de l’Intérieur Hama Adamou Souley, des Finances Ahmat Djidoud, du Plan Rabiou Abdou et de l’Énergie Yacouba Ibrahim. A ce jour, aucune déclaration officielle n’a été rendue publique à propos de leur libération.

Outre Sani Issoufou Mahamadou, ancien ministre du Pétrole, plusieurs autres cadres de l’ancien régime sont toujours en détention. Il s’agit, entre autres de Foumakoye Gado, Haut représentant du Président Mohamed Bazoum, et Kalla Moutari, un des ténors de l’ancien parti au pouvoir.

S. B.