Paris (© 2025 Afriquinfos)- En cette année 2025, ‘’Indépendance chacha’’ de Joseph Kabassélé dit le Grand Kallé, le leader de l’African Jazz, célèbre son 65ème anniversaire. La chanson a accompagné un moment historique de l’Histoire de l’Afrique.
Indépendance Cha Cha, c’est l’histoire en musique et en détail, des négociations de l’indépendance du Congo belge. L’African Jazz, de Joseph Kabasele, est arrivé à Bruxelles fin janvier 1960, à la demande expresse de Patrice Lumumba, le père de l’indépendance, fan de l’orchestre devant l’Éternel.
Parmi les musiciens, le batteur Yantula Bobina Pierre Elengesa dit « Petit Pierre ». Il est le dernier survivant de l’African Jazz. Au micro de Kamanda wa Kamanda Muzembe, il se souvient du premier public d’Independance Cha Cha : « On était invités à l’hôtel Plazza, le jour d’ouverture de la table ronde. Un monde fou. Il y avait d’abord les leaders congolais, il y avait aussi des étudiants belges, qui étaient là, à l’ouverture de la table ronde. Donc, c’était la première fois qu’on a chanté cette chanson-là en public. »
Succès fulgurant d’Independance Cha Cha. Florent Mazzoleni, producteur, photographe, auteur du livre Afro Pop : « Ce qui est assez fort dans Independance Cha Cha, qu’on entend trois des langues majoritaires du Congo : le lingala, le kikongo, le ciluba.
Donc, cela parle à toutes les minorités, tous les grands hommes politiques de l’époque sont mentionnés. Et c’est une sorte de chronique en direct, puisque, je pense qu’ils ont écrit les paroles en une journée. Dès le lendemain, ils sont entrés en studio pour enregistrer. Il y a deux morceaux qui font explicitement référence à cette indépendance à venir du Congo belge : Table ronde et cette fameuse Indépendance Cha Cha, mais je pense que c’est plus Indépendance Cha Cha qui a marqué les esprits, parce que c’est devenu le premier tube panafricain».
Le 30 juin 1960, jour de l’indépendance, l’African Jazz se produit devant un parterre de dignitaires du monde entier à Léopoldville, future Kinshasa. «Petit Pierre», le batteur, se souvient: «J’étais très ému, parce qu’on n’avait pas encore l’hymne national. C’est Independance Cha Cha qui a “remplacé” l’hymne nationale le jour après la déclaration de l’indépendance. Ce jour, je ne le pourrai jamais oublier, parce que tout le monde était émotionné».
Indépendance cha cha continuera d’écrire l’histoire : le morceau sera joué dans de nombreux pays bientôt indépendants, eux aussi, en juillet/août 1960.
Afriquinfos