Tous les douze mois, la République fédérale d’Allemagne respecte une importante tradition qui consiste à rendre un vibrant hommage à ses fils et filles qui se sont battus, où qu’ils se trouvaient, pour le rayonnement des idéaux de leur terre natale. Sur le territoire togolais, cette cérémonie commémorative a lieu habituellement dans la Région des Plateaux, très précisément dans la cité de Wahala. En cette année 2012, c’est une autre ville togolaise qui a abrité ce type de cérémonie solennelle : Sansanné-Mango (dans la préfecture de l’Oti), à 556 km, au nord de la capitale, Lomé.
En présence des premières autorités de la préfecture de l’Oti autour desquelles étaient mobilisées leurs vaillantes populations ce 18 novembre 2012, l’ambassadeur d’Allemagne auprès du Togo, Joseph Albert Weiss, a salué la mémoire de trois de ses compatriotes inhumés depuis le XIXème siècle au cimetière allemand de Mango. Il s’agit des officiers supérieurs Wilheim F. Bierwerth, Heinrich F. Werner et de Theodor Heitmann, tous des responsables de la police allemande dans ce qui s’appelait encore à l’époque le « Cercle de Sansanné-Mango ». M. Weiss a salué leur mémoire en déposant une gerbe de fleurs sur leurs tombes ; un geste accompagné par l’exécution solennelle de la sonnerie aux morts par un détachement des Fat (Forces armées togolaises). L’ambassadeur de la République allemande près du Togo a donné un peu plus d’emphase à cette cérémonie en exécutant, habilement, personnellement avec un violon, un air funéraire en mémoire de ses compatriotes disparus.
« Il faut préserver le site du cimetière de Sansanné-Mango qui peut devenir un atout touristique pour cette localité (…) Ces commémorations, occasions de raffermissement de la coopération togolo-allemande soulignent les récents efforts produits par le Togo en vue de la réconciliation entre tous ses fils et filles et pour l’enracinement de la culture de la paix », s’est projeté dans le futur M. Weiss dans une allocution de circonstance. Avant de faire remarquer : « Tous ces efforts en direction de la réconciliation et de la paix devraient être confortés par la mise en œuvre des recommandations des la Cvjr (Commission Vérité-Justice-Réconciliation) ».
Tous pour un, un pour tous
Le choix porté sur la préfecture de l’Oti en cette année 2012 pour saluer le passage sur Terre des regrettés Wilheim F. Bierwerth, Heinrich F. Werner et Theodor Heitmann n’a pas laissé indifférents les premiers responsables locaux de cette partie septentrionale du Togo. « Que cette journée d’hommages raffermisse les liens entre l’Oti et l’Allemagne », a vivement souhaité le préfet de l’Oti ce 18 novembre 2012, le lieutenant-colonel Hodabalo Awate. Le maire de Mango, Moussa Bamoro, est allé plus loin dans ce plaidoyer : « Les gestes commémoratifs de cette journée de novembre dans notre cité constituent à son égard une marque d’honneur. Mango conserve beaucoup de vestiges du passage des Allemands au Togo : routes, bâtiments, ponts, etc. (…) Un jumelage entre les villes des défunts honorés ce 18 novembre et la commune de Sansanné-Mango serait un geste fort en vue du rapprochement entre nos populations ».
Le colonel Kouma Bitinewe (directeur de cabinet du ministre de la Défense) qui représentait le président Faure Gnassingbé lors de cette manifestation, a élargi les souhaits sus-évoqués à l’ensemble du territoire du Togo : « Que la coopération germano-togolaise grandisse de plus belle manière, dans tous les domaines ». Le colonel Bali, chef d’Etat-major particulier du président Gnassingbé a également pris part activement à ces hommages.
Au début de cette commémoration historique, des responsables religieux représentant l’Eglise catholique et protestante ont tour à tour conduit de brèves séances de prières au cours desquelles ils ont demandé le repos de l’âme des disparus honorés, en implorant que « la miséricorde divine se tourne vers eux ». Par ailleurs, des pensionnaires du Collège Barthélémy Harion ont aussi exécuté majestueusement à l’entame de la cérémonie de ce 18 novembre les hymnes nationaux allemand et togolais.
