Biarritz (© 2019 Afriquinfos)- C’est sur l’adoption d’un texte commun par les membres du G7 et de l’UA, plaidant pour une trêve et appelant à une conférence inter-libyenne que le sommet du G7 à Biarritz, dans le sud-ouest de la France, a pris fin ce 26 août.
Les membres du G7 reconnaissent avoir une part de responsabilité dans la crise actuelle. Ce sont eux qui sont intervenus en Libye, certes sous mandat onusien, en 2011. Et ils admettent que le renversement de Mouammar Kadhafi a déstabilisé la région du Sahel tout entière.
Pour le président français, il n’y a qu’une solution politique qui ramènera la paix en Libye. Une vision également partagée par partenaires africains du G7, les présidents de l’Afrique du Sud, du Burkina Faso, le Rwanda, de l’Egypte ainsi que le président de la commission de l’UA.
Les chefs d’Etats africains membres du G5 Sahel ont plaidé afin que la communauté internationale œuvre à une action concertée pour stabiliser la Libye.
Pour les dirigeants du G7 la situation est peu satisfaisante en Libye où deux hommes s’affrontent : le Premier ministre Fayez el-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar.
Concrètement, il s‘agit d’organiser deux grandes conférences. Les Nations unies sont chargées de s’occuper du volet international en réunissant les pays impliqués de près ou de loin dans le conflit. L’Union africaine s’occupera, elle, du volet national. « Nous souhaitons que l’UA puisse pleinement se réinvestir, en particulier dans la conférence inter-libyenne qui est à préparer », a expliqué Emmanuel Macron.
Les pays membres du G7 n’ont pas toujours parlé d’une même voix dans le dossier libyen. L’Italie, qui soutient le Premier ministre el-Sarraj, l’homme de Tripoli, a déjà accusé la France de soutenir le maréchal Haftar, l’homme de Benghazi. Ce qui explique peut-être pourquoi le président français a bien dit que la position du G7 et de ses partenaires africains avait été adoptée à l’unanimité.
Il a expliqué que des réunions préparatoires se tiendraient dans les prochaines semaines, tant à Paris qu’à Berlin, mais n’a annoncé aucun échéancier.
Le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré et porte-parole des pays du G5 a laissé entendre que l’instabilité dans le Sahel et le monde en général a appelé le G7 à «afficher une position claire pour ramener la paix et la stabilité en Libye».
Les chefs d’Etat membres du G5 Sahel ont également fait savoir qu’il est urgent d’investir davantage dans le développement de la région, mais aussi d’apporter une solution militaire efficace dans cette région. Une solution militaire qui passerait par le financement adéquat de ses structures et le renforcement de la mission de la force militaire onusienne au Mali.
Xavier-Gilles CARDOZZO