«Il paraît qu’ils recherchent une femme pour remplacer Ban Ki-moon. Je m’invite dans le débat», a-t-elle lancé. L’ancienne ministre et militante altermondialiste a saisi cette occasion pour dénoncer les présumés «complots et mainmise des grandes puissances» sur l’organisation internationale, par le truchement de son Conseil de sécurité. Aminata Dramane Traoré s’est montrée visiblement agacée par le chemin emprunté par l’Onu jusqu’à présent. Alors, «il nous faut une autre organisation des Nations unies», souligne-t-elle, dans un entretien accordé à l’AFP.
Selon la sexagénaire, «la diplomatie telle qu’elle devrait fonctionner ne marche plus»; elle plaide plutôt pour «un ordre mondial autre qu’inégalitaire et guerrier». Faisant allusion aux différentes interventions militaires internationales lancées contre les jihadistes liés à Al-Qaïda depuis 2003 dans son pays (Mali), elle préconise un Conseil de sécurité moins militariste.
«Les conflits sont là, mais est-ce que les réponses doivent être exclusivement militaires, sécuritaires?», s’interroge Mme Traoré. Sans proposer d’autres solutions, elle ne comprend pas pourquoi «on passe par des guerres, même quand il y a des conflits qui peuvent être gérés autrement», conclut-elle.
L’ONU organisera la succession de Ban Ki-moon en 2017; plusieurs personnalités sont dans la course. Cependant, la Bulgare Irina Bokova et l’ancien Haut-commissaire aux réfugiés, le Portugais Antonio Guterrres seraient les favoris.
Qui est Aminata Dramane Traoré?
Titulaire d’un Doctorat de 3ème cycle en Psychologie sociale et d’un diplôme de psychopathologie, Aminata Dramane Traoré est Chercheuse en sciences sociales, elle a enseigné à l’Institut d’ethnosociologie de l’université d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et travaillé pour plusieurs organisations régionales et internationales. Elle a également occupé le poste de ministre de la Culture et du Tourisme sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré, entre 1997 et 2000. Elle a démissionné pour ne plus être liée par son devoir de réserve. Aminata Dramane Traoré est aussi chef d’entreprise à Bamako. Elle est propriétaire d’un restaurant-galerie de luxe, le «San-Toro», et d’une maison d’hôtes pour touristes ou riches Maliens.
VIGNIKPO AKPENE