Genève (© 2025 Afriquinfos) — Les enfants de feu Eugène K. Adoboli, Ancien Premier Ministre de la République Togolaise, décédé le 23 avril 2025, sollicitent auprès de l’exécutif togolais une assistance financière pour le rapatriement de la dépouille de leur père.
Un décès subit
Dans un courrier adressé à l’État togolais, les enfants de l’Ancien Directeur aux Nations Unies et ex-chef de gouvernement ont annoncé officiellement le décès subit de leur ‘’cher Papa’’. ‘’A cet effet, nous avons l’honneur de solliciter de votre haute bienveillance une assistance et une aide financière pour le rapatriement de la dépouille mortelle de notre père au Togo, selon sa dernière volonté, d’être enterré dignement auprès des siens sur sa terre natale’’, indiquent les auteurs de la lettre datée du 25 avril 2025.
Les dépenses du rapatriement de la dépouille s’élèvent à ‘’4. 920.000 fcfa’’, d’après la famille de l’ex-Premier Ministre.
Et de marteler : ‘’Excellence, Monsieur le Président de la République, humblement et à titre humanitaire. Nous sollicitons votre assistance afin de nous aider à réaliser ce rêve très cher toujours formulé de son vivant par notre défunt Papa’’.
‘’En vous remerciant encore de votre haute bienveillance attention à notre requête, nous vous prions d’agréer, son Excellence, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre haute considération et de notre souvenir reconnaissant’’, lit-on entre-autre dans la missive.
Par ailleurs, alertent les mêmes sources : ‘’ selon la loi Suisse, nous avons six (06) à dix (10) jours pour faire les obsèques, un délai très court pour décider de la date d’enterrement et où de la crémation de la dépouille. Passé ce délai, les autorités Suisses se chargeront de décider de la date de l’incinération du défunt. Ce qui serait un affront pour nous compte tenu du statut de notre père de son vivant, en tant qu’Ancien 1er Ministre du Togo’’.
L’ancien Premier ministre togolais, Eugène Koffi Adoboli, s’est éteint en Suisse le 23 avril 2025, loin de son pays natal, dans sa 91ᵉ année. Son parcours est marqué par une carrière internationale brillante et une implication politique controversée.
Né le 3 octobre 1934, Eugène Koffi Adoboli a consacré une grande partie de sa vie professionnelle à la scène internationale. Il a été fonctionnaire à la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) à Genève et membre du corps commun d’inspection des Nations unies.
Cette expérience lui a conféré une réputation de technocrate compétent, éloigné des luttes politiques internes de son pays.
Une figure neutre et compétente
En mai 1999, le président Gnassingbé Eyadéma le nomme Premier ministre du Togo. Cette nomination, survenue après les élections législatives de mars 1999, visait à améliorer l’image du régime en prévision du sommet de l’Organisation de l’unité africaine prévu à Lomé en 2000. Adoboli, alors peu connu sur la scène politique nationale, était perçu comme une figure neutre et compétente.
Cependant, son mandat est rapidement entaché par des critiques concernant son incapacité à redresser l’économie togolaise. Le 27 août 2000, il démissionne de son poste, un jour après l’annonce d’un vote de censure de l’Assemblée nationale, alors présidée par Agbéyomé Kodjo, contre son gouvernement. Une première dans l’histoire politique du pays.
Condamné pour détournement
En 2011, Eugène Koffi Adoboli est condamné par contumace à cinq ans de prison pour détournement de fonds publics liés à la construction de la Cité de l’OUA à Lomé, en préparation du sommet de l’Organisation de l’unité africaine (OUA, devenue Union Africaine). Il est également condamné à rembourser 100 millions de francs CFA à l’État togolais.
Depuis la Suisse, où il s’était installé en 2002, Adoboli a toujours nié ces accusations, affirmant n’avoir jamais détourné de fonds publics et avoir même utilisé ses propres ressources pour financer certaines activités gouvernementales.
En 2017, il obtient une grâce présidentielle, mettant fin aux poursuites judiciaires à son encontre.
Vignikpo Akpéné