Abuja (© 2024 Afriquinfos)- La Commission de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a réagi suite aux allégations du Niger portées contre le Nigeria et d’autres États membres de la Communauté. Le bloc ouest-africain s’est dit ‘’profondément préoccupée’’ par ces accusations.
Dans un communiqué publié sur sa page X, la Cedeao affirme d’ailleurs son ‘’soutien au Nigeria et les autres États membres de la Communauté contre des allégations infondées’’.
D’Après le bloc ouest-Africain, depuis des années, le Nigeria soutient la paix et la sécurité de plusieurs pays, non seulement dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, mais aussi sur le continent africain. Les récents succès enregistrés par la Force Multinationale Mixte (MNJTF), dirigée par le Nigeria, démontrent l’engagement du pays envers la paix et la sécurité dans toute la région.
‘’La Cedeao réfute donc toute suggestion selon laquelle un pays aussi généreux et magnanime deviendrait un État parrain du terrorisme’’ et appelle tous les États de la région à promouvoir le dialogue et la stabilité et à s’abstenir de faire des accusations qui ne sont pas soutenues par des preuves’’, souligne la note.
» Des allégations sans fondement »
Bien avant la Cedeao, le Nigeria a lui-même réfuté les accusations du Niger lui reprochant de servir de « base arrière » à sa « déstabilisation« .
Paris agit pour déstabiliser le Niger, en finançant des bases militaires au Nigeria et au Bénin, a déclaré le général de brigade Abdourahamane Tiani. Selon ce dernier, la France « a déversé plusieurs milliards de francs CFA » au groupe terroriste Boko Haram « au niveau de Sokoto, Zamfara, Kebbi (au Nigeria), à l’intérieur du Bénin », a déclaré le 25 décembre le dirigeant nigérien dans une interview à RTN. Selon lui, Ahmed Abubakar Rufai, ancien chef du service nigérian de renseignement NIA « était le point focal pour la formation, l’acquisition du matériel et le financement en lien avec le terrorisme ».
Ces allégations « relèvent uniquement de l’imagination », ont réagi le 26 décembre les autorités nigérianes. ‘Le Gouvernement fédéral du Nigeria réfute, entre-autre les allégations des autorités nigériennes selon lesquelles le groupe terroriste Lakurawa, avec l’aide des forces de sécurité étrangères, notamment nigérianes, serait responsable de l’attaque de l’oléoduc Niger-Benin le 13 décembre 2024 à Gaya, dans la région de Dosso au Niger‘, a indiqué le ministère fédéral nigérian des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le ministère nigérian des Affaires étrangères a, d’autre part, déclaré « catégoriquement qu’il n’y a pas de militaires français dans le nord du pays qui se préparent à déstabiliser le gouvernement du Niger« , ajoutant que les allégations des autorités nigériennes « sont infondées et doivent être totalement ignorées ». Dans la foulée, le ministre nigérien des Affaires étrangères Bakary Yaou Sangaré a convoqué la chargée d’affaires de l’ambassade du Nigeria à Niamey pour lui faire part de la protestation du Niger.
Le ministre a exprimé les regrets des autorités nigériennes de constater que « le Nigeria n’a toujours pas renoncé de servir de base arrière à la déstabilisation du Niger« , évoquant l’implication des services de sécurité du Nigeria dans l’attaque menée par des hommes armés non identifiés contre le pipeline acheminant le pétrole brut du Niger au Bénin.
Depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023, les relations entre le Niger et le Nigeria se sont détériorées. Les autorités militaires nigériennes n’ont pas apprécié l’application stricte par le Nigeria des sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), notamment la fermeture des frontières aériennes et terrestres, la coupure systématique du courant dont le Nigeria est le principal fournisseur du Niger, mais aussi le soutien ferme manifesté par les autorités nigérianes à une intervention militaire au Niger pour rétablir le président déchu Mohamed Bazoum.
V. A.