D' après Scott Campbell, du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme (UNJHRO), au moins 33 personnes ont été tuées, dont 22 par balles, tandis qu'au moins 83 ont été blessées, dont 61 par balles, par des membres des forces de défense et de sécurité, entre le 26 novembre et le 25 décembre 2011.
Il a indiqué que des membres des forces de défense et de sécurité de la RDC ont commis de "graves violations" des droits de l'homme, comprenant des tueries et des détentions arbitraires, lors des violences électorales de la fin 2011.
Selon les enquêteurs, au moins 16 autres personnes sont portées disparues. Les investigations se sont concentrées sur la capitale, Kinshasa.
Le rapport évoque aussi la découverte, fin novembre et fin décembre 2011, d'au moins douze corps, certains sans tête, d'autres "éventrés", "ligotés" ou "avec des traces de balles au niveau du front", échoués sur la berge du fleuve Congo. Ces victimes, non identifiées, n'ont pas été comptées dans le bilan a expliqué Scott Campbell.
Le rapport de l'ONU attribue principalement ces violations à des éléments de la Garde républicaine (GR), des agences de la Police nationale congolaise (PNC) et de ses unités spécialisées, telles que la Légion nationale d'intervention (LENI), la brigade d'investigations criminelles et le Groupe mobile d'intervention (GMI). Par ailleurs, le rapport indique que "des agents de l'Agence nationale de renseignements (ANR) sont présumés responsables de plusieurs cas d'arrestation arbitraire et de détention illégale".
Les enquêteurs soulignent la "gravité des violations des droits de l'homme enregistrées" et formulent des recommandations en vue de traduire en justice leurs auteurs présumés, et de prévenir la survenue de telles violations dans le futur. La Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Navi Pillay, a notamment réclamé que ceux qui sont "encore détenus illégalement soient libérés sans délai".