Justice internationale: Jean-Pierre Bemba davantage éloigné pour un bon moment de la politique en RDC

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Kinshasa (Afriquinfos 2016) – L’ancien Vice-président congolais Jean-Pierre Bemba et ses quatre co-accusés sont reconnus coupables de subornation de témoins, a annoncé ce mercredi la Cour pénale internationale (CPI). Le verdict a été rendu dans le cadre du procès pour crimes de guerre et crimes contre l’Humanité dans lequel ils sont impliqués.

«Monsieur Jean-Pierre Bemba Gombo, la chambre vous juge coupable d’avoir influencé de manière corrompue plusieurs témoins, présenté de fausses preuves et sollicité la déclaration de faux témoignages ». C’est en ces termes que le juge Bertram Schmitt a prononcé la sentence. Une première dans l’histoire de la CPI.

Car, il est  reproché à Aimé Kilolo et Jean-Jacques Mangenda (tous deux avocats de Jean-Pierre Bemba), et Fidèle Babala, député du parti Mouvement de Libération du Congo (MLC, parti de l’ancien Vice-président), d’avoir fait usage de faux documents dans le but d’obtenir l’acquittement de Jean-Pierre Bemba. «Il n’y a rien d’illégal à indemniser les témoins, l’accusation le fait tout le temps», a fait savoir Melinda Taylor, l’avocate de Jean-Pierre Bemba. Il  n’a fait que «ce que ceux qui se défendent sont en droit de faire», a-t-elle précisé. Une dénonciation qui fait suite aux «vices de forme» relevés par le président du MLC fin septembre dernier. Il avait interjeté appel et fait cas de l’arrestation de l’un de ses avocats durant le procès.

 Une condamnation pressentie

Kweku Vanderpuye, membre du bureau de la Procureure de la CPI, Fatou Bensouda, avait déjà, en mai dernier, prédit que l’ancien Vice-président congolais laisserait beaucoup de plumes dans ce procès. Selon lui, Jean-Pierre Bemba avait «beaucoup à perdre». «Sa fierté, sa stature, sa réputation, son pouvoir politique, la possibilité d’une victoire lors de l’élection présidentielle, sa liberté» étaient en jeu dans cette bataille juridique. La prédiction a donné raison Kweku Vanderpuye car, l’ancien chef militaire est de plus en plus affaibli même s’il garde un œil  (depuis la Haye) sur son parti.

Jean-Pierre Bemba suit de loin la vie politique nationale. Il détient malgré sa détention les rênes de son parti. «Bemba ne veut pas que quelqu’un se présente à sa place», avait indiqué Pierre Jacquemot, ancien ambassadeur de la France en RDC. Selon le diplomate français, c’est une question d’ego ! L’ex-Secrétaire général du parti et ex-dauphin François Muamba désigné avait été écarté car, soupçonné de prendre la place du Président pour se présenter à la dernière élection présidentielle en RDC.

Anani  GALLEY