Il sonnait 22h, Laurent Correau était en train de dîner à table avec Reed Brody, le porte-parole d’une organisation de défense des Droits de l’homme, lorsque les deux agents sont descendus à l’hôtel pour signifier sans explication ni document officiel au confrère de Radio France son expulsion du territoire tchadien.
Devant cette expulsion sans motif, Laurent Correau a essayé de passer plusieurs coups de fil. Les deux agents très impatients ont alors fait sortir leurs badges que Reed Brody a essayé de prendre en image. Les agents de police ont réagi face à cet acte, en infligeant et au journaliste et au défenseur des droits humains une gifle chacun. Laurent Correau a perdu ses lunettes face à cet incident. Il a été ensuite conduit à l’aéroport par les deux agents de police.
Il est à noter que Laurent Correau a pris soin de remplir toutes les procédures d’accréditation lorsqu’il est arrivé à Ndjamena jeudi dernier. Il a eu l’autorisation du ministère de la Communication avant d’entamer son travail. Le journaliste a dit qu’il avait déjà commencé son travail dans de bonnes conditions, il y a 4 jours. «J’ai pu travailler normalement.», a affirmé Laurent Correau.
L’ambassadrice de France s’est quand même rendue à l’aéroport. Elle a pu apercevoir le journaliste sans toutefois pouvoir lui adresser la parole. Laurent Correau a pris donc le vol d’Air France à minuit et a rejoint Paris.
Diverses réactions
L’expulsion sans motif de l’envoyé spécial de Rfi au Tchad a suscité de nombreuses réactions en France. Notamment des réactions de la part du Gouvernement. «Un journaliste doit pouvoir faire son métier. Il doit être respecté», a réagi Stéphane Le Foll, porte-parole du Gouvernement. La direction de Rfi proteste également de manière ferme, face à cette expulsion sans motif.
Innocente Nice