Mbour (© 2024 Afriquinfos) – En vue de dissuader les milliers de Sénégalais qui tentent de rejoindre l’Europe malgré les périls, principalement via l’archipel espagnol des Canaries, le président Bassirou Diomaye Faye a pris une décision. Annoncée ce mercredi 11 septembre, celle-ci consiste à « traquer sans répit » des passeurs qui acheminent les migrants vers l’Europe.
La mesure intervient suite au nouveau drame meurtrier qui a eu lieu au large du pays ce dimanche 8 septembre. Au moins 35 personnes ont perdu la vie dans le naufrage d’un bateau de fortune au large du Sénégal, tandis que de nombreuses autres sont portées disparues. Ces migrants tentaient de rejoindre les Îles Canaries (Espagne).
S’exprimant alors qu’il se tenait sur les lieux du drame, M. Faye, a appelé les jeunes à rester au pays et à ne pas céder à « l’illusion » d’un avenir meilleur ailleurs. Il a assuré que le gouvernement travaillait « d’arrache-pied » à des politiques contre le chômage des jeunes.
Le Sénégal constitue l’un des principaux points de départ pour de nombreux Africains qui, depuis plusieurs années, empruntent la dangereuse route de l’océan Atlantique dans l’espoir de rejoindre l’Europe, principalement par l’archipel espagnol des Canaries, à bord d’embarcations souvent surchargées et en mauvais état.
M. Faye s’est rendu à Mbour à un moment où une partie de l’opinion publique critiquait l’ancien gouvernement pour son absence de compassion envers les populations affectées. « C’est avec une profonde tristesse que je me trouve ici aujourd’hui, face à cette tragédie humaine qui touche chacun d’entre nous », a-t-il déclaré. « Notre nation est en deuil, et la situation est particulièrement intolérable », a-t-il souligné.
Il a affirmé que la succession de drames survenus ces dernières années était due à des filières qui exploitent le désespoir de la jeunesse en leur promettant un avenir meilleur. « Nous intensifierons sans relâche notre lutte contre ces marchands d’illusions et de mort », a-t-il laissé entendre. « Le gouvernement est déterminé à mettre en place des politiques publiques appropriées visant à offrir des emplois aux jeunes ici, au Sénégal, et à les encourager à participer à la reconstruction de notre pays », a-t-il ajouté.
Cependant, les jeunes, qui souffrent particulièrement du chômage tout comme le reste de la population, doivent comprendre que la situation « ne peut pas être résolue rapidement », a-t-il reconnu. Il a exhorté les familles à « diminuer la pression » exercée sur les jeunes. Beaucoup d’entre eux partent avec le soutien financier ou sous la pression, qu’elle soit directe ou ressentie, de leurs familles, qui espèrent qu’ils contribueront à leur subsistance une fois en Europe.
Une partie de ces périples se déroule au vu et au su des communautés locales. Le président Faye a en ce sens annoncé également l’instauration prochaine d’un numéro vert pour signaler les passeurs.
Afriquinfos