La Guinée parmi les dix pays les plus corrompus en Afrique, malgré une amélioration

Afriquinfos Editeur
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Selon le classement de cette ONG, malgré une amélioration ces dernières années, la Guinée reste un des dix pays les plus corrompus en Afrique, le 9e pour 2012. En 2006, elle était le pays le plus corrompu sur l'Afrique et le 4ème pays le plus corrompu du monde.

Selon lui, cette situation prouve à suffisance que le pays est exposé à un danger permanant et des risques évidents, non favorables au développement socioéconomique de la Guinée, à l'image des autres pays émergents de la sous-régions ouest-africaine.

Le phénomène de la corruption est vécu et pratiqué dans la vie quotidienne des Guinéens, avec un système de corruption "institutionnalisé'', dans les services de l'administration publique guinéenne, a rappelé M. Falcon, avant d'ajouter que dans un département ministériel, du planton au chef de département, tout le monde se livre à des pratiques de corruption pour joindre les deux bouts avant la fin du mois.

Dans le souci de faire face à la montée vertigineuse de la corruption et des pratiques assimilées, le gouvernement guinéen et ses partenaires extérieurs ont développée des stratégies, dont l'unicité des caisses de l'Etat, l'adoption d'un nouveau code minier, la promulgation d'une loi organique relative à la loi de finances, l'adoption de la loi d'accès à l'information publique, la bancarisation des salaires des fonctionnaires guinéens, la lutte contre la corruption dans la passation des marchés publics, la lutte contre l'inflation, etc.

Au niveau du secteur minier guinéen, la pratique de la corruption a fait chuter les recettes minières de 300 millions de dollars à 75 millions de dollars en 2010, selon Aliou Barry, parlementaire et membre de réseau de lutte contre la corruption en Guinée.

Il estime que le combat contre la corruption se heurte le plus souvent à des obstacles majeurs dans la société. Il s'agit d'une faible dénonciation du phénomène de la corruption, la défectuosité du système judiciaire du pays, un manque de coordination des activités de lutte contre le phénomène, l'absence de sanctions rigoureuses contre les coupables et le faible niveau des chaines de contrôle et de surveillances des appareils étatiques.

"Pour donner le ton dans cette lutte contre la corruption, je pense qu'il faut publier les résultats des audits et poursuivre en justice tous ceux qui sont impliqués dans les détournements des deniers publics'', a exhorté M. Barry.

Pour une logique d'efficacité de lutte contre la corruption, des experts recommandent l'intégration des actions de lutte contre la corruption dans toutes les prises de décision publiques et l'amélioration des règles en matière de lobbying et de financement politique et la responsabilisation des organismes publics vis-à-vis des citoyens.