Guinée : Opposition et société civile accentuent la pression sur le pouvoir pour une recomposition de la CENI

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

Le Mouvement social pense que la "recomposition de la CENI permettra de restaurer très rapidement la confiance entre les acteurs politiques sans laquelle il n'y aura pas de quiétude sociale et de paix, qui sont les gages certains du développement socio-économique du pays tant souhaité par les citoyens".

Les signataires de cette déclaration ajoutent qu'une fois l'équipe actuelle révoquée, comme ils le suggèrent "dans un délai de deux semaines", le chef de l'Etat pourra saisir les blocs politiques dans la désignation des nouveaux commissaires qui doivent être nommés par un décret dans le souci d'une CENI consensuelle pour l'organisation des élections législatives.

Dans la foulée, le Mouvement social dans le souci de maintenir la confiance entre les acteurs politiques propose un modèle de structuration caractérisé par "une prise en compte de la configuration politique du pays".

Ainsi la mouvance aura à choisir dix représentants et l'opposition également dix représentants.

La société civile et l'administration ne sont pas en reste dans cette répartition des postes de commissaires. Chacune a respectivement trois places dans la CENI que le Mouvement social guinéen appelle à mettre en place en lieu et place de la structure actuelle. Qu'il accable en faisant mention d'une "perte de confiance entre les commissaires et leurs mandataires".

Cette prise de position de la société civile en faveur d'une recomposition de la CENI vient en quelque sorte conforter l'opposition dans sa logique. Elle qui ne cesse de réclamer le départ de l'équipe actuelle pour des raisons qualifiées de "subjectives'' par la mouvance présidentielle. Elle qui ne rate aucune occasion pour défendre les commissaires de la CENI, qui à ses yeux méritent de mener à bout le processus de transition.

Les deux blocs de l'opposition, à savoir l'Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) et le  Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition, sont revenus à la charge ce mercredi 13 juin, au lendemain de la publication de cette série de propositions du Mouvement social. C'était lors d'une conférence de presse tenue à Conakry avec en toile de fond le blocage du processus de transition.

Aboubacar Sylla, président de l'Union des forces du changement (UFC) et porte-parole de l'opposition, a déclaré au cours de cette conférence que: "le blocage politique continue. Nous sommes toujours dans l'impasse la plus totale parce qu'il est impossible aujourd'hui que le pouvoir accepte d'organiser un dialogue structuré avec l'opposition pour qu'au tour d'une table, nous examinions sereinement les conditions dans lesquelles les élections législatives avec toute la transparence, avec toute équité", a-t-il indiqué, en innvitant le président Condé à "s'impliquer dans la résolution de la crise" en faveur d'une CENI consensuelle.

A la veille de cette conférence, l'ADP et le Collectif avaient publié aussi une déclaration, dont Xinhua a obtenu copie, dans laquelle ils considèrent que "tout débat concernant le fichier électoral reste subordonné au rétablissement de la parité entre la majorité présidentielle et l'opposition au sein de la CENI ainsi qu'au règlement de la question de la présidence de cet organe par le choix d'une personnalité consensuelle".

En attendant la réaction du gouvernement face à ce tir groupé de l'opposition et de la société civile, le dialogue politique lui continue de piétiner en Guinée.