Lors d'une conférence de presse tenue mardi, l'opposition a émis des réserves sur la transparence qui entoure le processus électoral, appelant à une prise de conscience au niveau de la CENI, afin que le scrutin puisse être une réussite.
Cellou Dalein Diallo, chef de file de cette opposition et ses pairs ont tenu dans leur argumentaire à relever le fait qu'à l'allure où vont les choses, le respect du chronogramme électoral fixant le scrutin au 24 septembre, pourrait poser problème. Si l'on veut éviter que le scrutin ne soit bâclé.
L'ancien Premier ministre, Jean-Marie Doré, secrétaire général de l'Union pour le Progrès de la Guinée (UPG), qui était l'un des principaux animateurs de cette conférence a eu des mots très durs en l'endroit de la CENI, allant jusqu'à accuser l'institution d'agir en fonction des injonctions du Gouvernement.
Au nombre des imperfections recensées par les opposants il faut mentionner "la mauvaise révision des listes électorales, l'inopérationnalisation des kits, le rôle néfaste de certains chefs de quartiers dans le déroulement des enrôlements".
"L'éloignement de certains bureaux de votes et la non-centralisation des données au niveau du site central", a-t-il ajouté.
L'opposition a déclaré qu'elle n'était pas animée d'un esprit visant à remettre en cause l'accord global signé le 3 juillet dernier entre les parties prenantes au processus électoral, sous l'égide de la communauté internationale.
Elle tient toutefois à attirer l'attention de l'opinion sur les difficultés qu'il y aurait dans l'application de cet accord.
La CENI, pour sa part, semble garder une certaine sérénité dans l'exécution de sa tâche, ce malgré ces critiques à son encontre. Son président Bakary Fofana ne cesse de rappeler à chaque fois qu'il en a l'occasion que son institution gardait une longueur d'avance "en termes de préparation et en termes d'organisation" sur les partis politiques.
Lors d'une rencontre avec les acteurs politiques qui s'est tenue le 17 août dernier au Palais du Peuple à Conakry, la CENI avait fait un état des lieux des préparatifs du vote du 24 septembre.
Le 17 août, le directeur des Opérations Yaya Kane avait indiqué aux participants à cette réunion que "l'ensemble des opérations de remontée de données, d'intégration dans le fichier de base et la prise en compte des données du dernier enrôlement sont déjà terminées", a-t-on appris de source proche de la CENI.
Il ne restait que "le dé-doublonnage externe, qui elle est "une mesure de sécurisation du fichier". Cette opération relative au dé-doublonnage externe devait démarrer à partir du dimanche 18 août avait promis la CENI, une tâche confiée à une société belge dénommée Zetes, pour une durée de deux jours.
On s'attendait à ce que les résultats du dé-doublonnage soient transmis à la CENI le 20 août, comme prévu dans le chronogramme de l'institution.
L'opération ne serait pas terminée, à en croire l'opposition guinéenne, qui pointe du doigt un "retard de près de 9 jours sur le chronogramme électoral", qui doit courir sur 84 jours à compter de la date de signature de l'accord global.
On le voit, à moins d'une semaine du démarrage de la campagne électorale, prévue pour le 24 août, l'opposition s'inquiète et émet des doutes sur la transparence du processus.
Il faut dire que la mouvance présidentielle elle, n'a pas encore réagi à cette sortie de l'opposition.
Malgré l'assurance qu'affiche la CENI de parvenir à dérouler le chronogramme sans fausse note, les quelques dysfonctionnements relevés par l'opposition, si elles ne sont pas prises en compte, pourraient jouer sur la bonne tenue du scrutin.
C'est du moins ce que pensent aujourd'hui certains observateurs, qui craignent que la pression de la communauté internationale sur la classe politique guinéenne pour la tenue d'un scrutin censé mettre un terme à la transition ne vienne gripper la machine électorale.