Le taux national de pratique de l’excision estimé à plus de 96 %

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture

Selon les données statistiques de la dernière enquête démographique de santé menée en 2005, le taux de pratique de l'excision est estimé à 96,6 % au niveau national, d'où la mise en place par le gouvernement, depuis 2006, de programmes et de plans de communication, de sensibilisation et d'information sur les conséquences néfastes de la mutilation génitale chez les jeunes filles entre 0 et 15 ans.

Ces campagnes qui ont consisté à demander aux femmes exciseuses d'abandonner cette pratique a démarré dans la région de la Moyenne Guinée en 2006 avec les communautés peules.

Plus de 150 communautés issues de 17 sous-préfectures ont ensemble et publiquement décidé de jeter les couteaux servant à l'excision des filles.

- Advertisement -

En 2008, dans la région de la Basse Guinée, les femmes exciseuses de 128 communautés soussou des localités de Boffa et Dubréka ont aussi décidé de finir avec la pratique en abandonnant complètement les couteaux de l'excision.

Dans la même lancée, en 2009, ce sont plus de 66 communautés Guérzé et Kissi dans la région de la Guinée Forestière qui ont mis fin à cette pratique.

Cette année, c'est le tour de la région de la Haute Guinée avec plus de 197 communautés dans 47 villages de s'engager à emboîter le pas aux autres communautés pour préserver la santé de la petite fille.

Malgré ces multiples campagnes médiatiques, plusieurs communautés dont plus de 64 % sont en zones rurales continuent de faire exciser les jeunes filles, avec du matériel non stérilisé et un risque élevé de propagation des maladies infectieuses, relève une responsable d'une ONG de lutte contre les mutilations génitales féminines.

Selon un cadre du département des affaires sociales et de la promotion féminine, les nouvelles autorités guinéennes seraient à pied d'oeuvre pour traduire en actes concrets les politiques nationales relatives à la santé des femmes et des jeunes filles avec l'appui technique et financier des partenaires au développement et des ONG spécialisées sur les questions de santé maternelle et infantile.