Guerre Israël-Iran: Plusieurs pays d’Afrique prennent position

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Les dégâts causés par une frappe aérienne iraniènne (Dr-Malcoom X)

Pretoria (© 2025 Afriquinfos)- Plusieurs pays dont des africains réagissent à aux attaques menées réciproquement entre Israël et l’Iran. Dans un communiqué publié mardi 17 juin, une vingtaine de pays, dont onze d’Afrique, appellent à une désescalade et au retour de la diplomatie au Moyen-Orient.

Pretoria a été l’un des premiers pays africains à réagir. La diplomatie sud-africaine a exprimé une «profonde préoccupation» face aux frappes israéliennes, dénonçant des actes contraires au droit international et à la souveraineté des États. Dans un communiqué officiel, le gouvernement sud-africain a également lancé un appel à l’apaisement et à l’ouverture d’un dialogue diplomatique afin de contenir la crise.

L’Égypte, l’Algérie, le Tchad, la Gambie, exigent la création d’une ‘’zone exempte d’armes nucléaires’’ dans la région. Cette initiative intervient au cinquième jour d’une escalade militaire entre Israël et l’Iran, avec le risque d’extension du conflit dans toute la région. Le Soudan, la Somalie, Djibouti, mais aussi les îles Comores et le Tchad l’ont signé. L’Égypte a en outre mené l’initiative au niveau des ministres des Affaires étrangères.

Les signataires du communiqué insistent sur la nécessité d’épargner des frappes les sites nucléaires soumises au contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Ils appellent à respecter le droit international, tout en soulignant la nécessité du retour rapide aux discussions.

Les 21 pays mentionnent également l’importance de préserver la liberté de navigation dans les détroits internationaux. La sécurité de cette navigation a été menacée en mer Rouge depuis le début de la guerre de Gaza, il y a 18 mois. Le communiqué souligne «l’urgence de créer une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient». Cela devrait s’appliquer selon les signataires «sur toute la région sans exception». Sans la nommer, ils désignent Israël qui n’indique rien sur une possession d’arme nucléaire.

Tunis a de son côté qualifié les frappes israéliennes de « violation flagrante » des chartes onusiennes. Le gouvernement tunisien a exhorté la communauté internationale à intervenir pour freiner l’escalade militaire. Parallèlement, la société civile tunisienne s’est mobilisée avec l’envoi d’un convoi humanitaire vers Gaza, signe d’une solidarité populaire forte vis-à-vis de la cause iranienne.

Des enjeux économiques

Moins médiatisés mais non moins importants, d’autres pays africains entretiennent des relations renforcées avec l’Iran. Le Niger, par exemple, a signé en avril 2025 un accord de coopération économique et sécuritaire avec Téhéran dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel. Bien qu’aucun communiqué officiel n’ait été publié en soutien explicite à l’Iran, ces partenariats témoignent d’une solidarité implicite.

Le Mali, membre de l’Alliance des États du Sahel, s’est abstenu de toute déclaration publique. Toutefois, son retrait récent de la Francophonie et son rapprochement diplomatique avec l’Iran laissent entrevoir une posture favorable à Téhéran, malgré l’absence de position officielle.

La Mauritanie, après avoir suspendu ses relations diplomatiques avec l’Iran en 2016, les a rétablies en 2023. Quant à la Libye, traditionnellement proche de Téhéran, elle demeure dans une situation géopolitique instable mais sans hostilité manifeste à l’égard de l’Iran. Depuis les frappes du 13 juin, aucune déclaration publique n’a toutefois été enregistrée de la part de ces deux États.

Selon le chercheur Hasni Abidi cité par Rfi, ‘’beaucoup de pays africains entretiennent de bonnes relations avec l’Iran et sont inquiets des conséquences de la guerre entre l’Iran et Israël’’.

L’armée israélienne mène, depuis vendredi 13 juin, des frappes sans précédent sur l’Iran, accusant Téhéran de vouloir obtenir la bombe atomique. L’Iran dément toute intention de vouloir se doter de la bombe atomique, mais défend son droit à enrichir de l’uranium afin de développer un programme nucléaire civil.

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