Le gouvernement et l’opposition, sans le parti de Gbagbo, créent un "cadre permanent de dialogue"

Afriquinfos Editeur
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"Les participants ont convenu de la mise en place d'un Cadre permanent de dialogue", indique le communiqué final du conclave lu par la présidente de l'Union républicaine pour la démocratie (URD, pro-Gbagbo), Danièle Boni-Claverie.

Le communiqué final a été solennellement signé par une dizaine de "petits" partis majoritairement proches de l'ex président Laurent Gbagbo, en l'absence de son parti le Front populaire ivoirien (FPI).

Selon le communiqué final, la délégation du FPI, présente à l'ouvert des travaux vendredi, s'est prononcée pour un "dialogue direct entre le gouvernement, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition pro-Ouattara et le FPI" non sans souligner participer au conclave "en tant qu'observateur".

"Les cinq membres du FPI conduits par Sébastien Dano Djédjé ont participé aux travaux, ils se sont excusés pour aller préparer la convention de leur parti qui s'ouvre demain (dimanche), c'est pourquoi ils ne sont pas là pour signer le communiqué final", a expliqué le ministre de l'Intérieur, Hamed Bakayoko, lors d'une conférence de presse qui a suivi la cérémonie de clôture.

Plusieurs jours plus tôt, le FPI avait indiqué qu'il ne participerait pas au conclave avant de se résoudre à y envoyer une délégation au premier jour.

Selon le communiqué final, "le Cadre permanent de dialogue se veut une plate-forme d'échanges, de réflexion et de propositions pour consolider la confiance entre les acteurs politiques".

Il a pour mission "d'examiner la situation sociopolitique du pays, d'identifier les questions à débattre, de veiller à la mise en oeuvre effective des décisions sur ces questions, d'oeuvrer au raffermissement de la confiance".

Le "Cadre permanent de dialogue" est composé du Premier ministre, des ministres d'Etat, des ministres membres du "pôle politique interlocuteur des partis de l'opposition" et des responsables des partis ayant participé au conclave.

Le conclave a également abordé les questions relatives à la participation de l'opposition à la réconciliation nationale, aux élections, et à la justice et à la sécurité.

Sur la réconciliation nationale, "l'opposition s'est engagée à agir sur le terrain en vue de l'apaisement et de la réconciliation ", tout en demandant la libération des proches de l'ex régime en détention, le dégel de leurs avoirs, le financement des partis de l'opposition et leur accès aux médias d'Etat", selon le communiqué final.

Le conclave a convenu d'envoyer des "missions mixtes", gouvernement-opposition, pour sensibiliser les exilés au retour au pays.

Pour le Premier ministre, Jeannot Ahoussou-Kouadio, les résultats du conclave traduisent "la volonté commune de tourner la page de la division et de l'incompréhension".

"Nous venons d'administrer la preuve que la Côte d'Ivoire est un pays fort de la capacité de ses fils à se parler", a-t-il dit.

"Nous avons un important défi à relever ensemble, celui de poursuivre avec la même détermination et le même esprit le dialogue engagé ici à Grand-Bassam", a-t-il dit aux participants les appelant à tenir leurs engagements sans "reniement, dérobade ou reculade".