Lomé (© 2024 Afriquinfos)- En exil au Togo depuis son renversement en septembre 2022 par un groupe de militaires dirigé par Ibrahim Traoré, l’ancien Président de la Transition burkinabè, Paul-Henri Sandaogo Damiba, suit de très près l’évolution de la situation socio-politique et sécuritaire dans son pays. C’est ainsi qu’il a adressé un courrier à son successeur dans lequel il exprime, sans détours, sa déception et son mécontentement autour de la gouvernance du Capitaine Ibrahim Traoré.
La situation socio-politique et sécuritaire au Burkina Faso inquiète le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba qui a brièvement dirigé le pays en 2022, après avoir renversé le Président Roch Marc Christian Kaboré, en janvier de la même année. En exil au Togo, il a adressé un courrier à l’actuel dirigeant du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré. A ce dernier, il a écrit: «Je ne veux pas et je ne dois pas garder le silence face à l’amère réalité de la situation de mon cher pays. Devant tant de victimes civiles et militaires et face à l’échec de la stratégie du tout militaire…». Il invite donc son tombeur à prendre des mesures urgentes afin d’éviter que le Burkina ne plonge «dans une catastrophe sans précédent». L’officier Damiba déplore «des exactions contre les civils» sur le territoire du Burkina, et «des militaires poursuivis et opprimés».
Pour lui, la situation sécuritaire de son pays s’est dégradée depuis qu’il a quitté la tête de la Transition. Il appelle le capitaine Ibrahim Traoré à ne pas se laisser «aveuglément et à la surdité» avoir raison de lui, tout en lui rappelant les motivations du coup d’État contre l’ancien Président Roch Marc Christian Kaboré. «Nous voulions voir le pays s’apaiser, les attaques contre les détachements et les convois se réduire, les souffrances des militaires et des populations civiles s’amenuiser. Vous savez bien que je n’ai été manipulé par personne, ni par les partis intérieurs, ni par les forces extérieures», a-t-il indiqué.
Le 24 janvier 2022, Paul-Henri Sandaogo Damiba a renversé le régime de Roch Marc Christian Kaboré et a mis en place le MPSR (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration). Il n’aura pas le temps de prendre ses marques car, six mois après, il sera à son tour renversé par un autre groupe de militaires. Depuis son exil togolais, c’est la deuxième fois que l’ancien Président de la Transition écrit à son successeur.
Boniface T.