Ghana : plus d’anglais dans les écoles pour jeter les bases de l’émergence d’ici 2030

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Elle a imputé à l’anglais, utilisée comme langue officielle de transmission des connaissances, une grande responsabilité dans l’incapacité des classes ouvrières éduquées à développer une Nation forte.

 La décision du Pr Jane Opoku Agyemang Naana a été hautement accueillie par l’auditoire présent au  Forum ‘’Shared prosperity’’ qui s’est tenu fin octobre 2015 à l’Université d’Accra et au cours duquel cette annonce a été faite.

Organisé dans le but de réfléchir sur deux objectifs dont l’éradication de l’extrême pauvreté d’ici 2030, et le renforcement dans la promotion de la croissance des revenus des 40% des masses populaires les plus vulnérables dans tous les pays du monde, ledit Forum a réuni plusieurs leaders de haut niveau des secteurs public et privé. Animé par Lerato Mbele de la BBC, ce Forum ‘’Shared Property’’ a connu la participation du Dr Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale, celle du Dr Akinwumi Adesina, président de Banque africaine de développement. Tony Elumelu, entrepreneur africain et philanthrope, était aussi de la partie.

Conséquence de cette décision

La décision du Gouvernement ghanéen consistant à supprimer l’anglais comme langue officielle dans les écoles est un plan très ambitieux. Sur ce, l’Etat ghanéen devra développer une politique linguistique au plus haut niveau afin que les cours soient dispensés aux élèves dans leur langue maternelle.

Cependant, la ministre de l’Education soutient que la suppression de l’anglais comme langue d’enseignement pourra “changer le pays” en profondeur et renforcer l’ancrage culturel des cadres et la cohésion nationale, tout en prenant exemple sur la Corée du Sud qui selon elle, a accéléré son développement parce que les jeunes sud-coréens sont instruits dans leur langue d’origine.

«Des pays tels que la Corée du Sud, qui était au même niveau que le Ghana, sont maintenant très en avance en termes de développement, parce qu’ils ont adopté très tôt l’enseignement de leurs enfants dans leur langue maternelle», a-t-elle déclaré. Après plusieurs années de travail dans les sciences humaines, l’ancienne vice-chancelière de l’Université de Cape Coast, le professeur Jane Opoku-Naana Agyeman, a réaffirmé, en guise de conclusion: «Pour éradiquer la pauvreté de l’Afrique, nous devons nous concentrer sur la qualité, la pertinence des programmes d’éducations scolaires qui doivent être délivrés dans la bonne langue».

La suppression de l’anglais semble être une tâche dure puisque le Ghana, comme la plupart des pays africains, compte plus de 46 dialectes différents, et l’anglais était jusque-là considéré comme la langue la plus simple à utiliser pour éviter d’éventuelles frustrations entre les différentes ethnies et surtout, parce qu’elle est la langue la plus pratiquée sur le plan international.

La Tanzanie (autre pays anglophone d’Afrique et membre du Commonwealth) a également annoncé récemment des réformes portant sur la suppression de l’anglais comme langue d’enseignement dans ses écoles.

Innocente Akpéné