France : Le juge antiterroriste Marc Trévidic met en garde contre le djihad individuel

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 "Maintenant, comme je dis toujours, je n'ai pas vu poindre de groupe (djihadiste) très constitué et très fort en France ; c'est plutôt des microgroupes, des individus plus ou moins isolés", a affirmé, au micro de Radio France International (RFI), ce spécialiste français du djihadisme international, ayant travaillé dans la filière antiterroriste depuis 2000.

"Je pense que l'appel au djihad individuel qui a été fait récemment du côté du Mali, est la démonstration que ces gens-là ne peuvent pas organiser quelque chose de grande ampleur", a ajouté le juge Trévidic.

En effet, selon l'hebdomadaire français Paris-Match, qui dit avoir contacté le porte-parole de l'une des figures clés d'Al- Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, dit "le borgne", qui soutient être à l'origine de la prise d' otages massive menée récemment sur le site gazier algérien d'In Amenas en "réaction à la croisade menée par les forces françaises au Mali".

"J'espère que la France se rend compte qu'il va y avoir des dizaines de Mohamed Merah (tueur fanatique se réclamant d'Al-Qaïda ayant tué sept personnes à Toulouse (centre-ouest) avant d'être abattu par la police française en mars 2012) et de Khaled Kelkal ( auteur d'attentats sur le sol français dans les années 90).

L'attaque d'In Amenas n'est que le début!", a annoncé ce porte- parole cité par Paris-Match.

Le juge d'instruction français a souligné, par conséquent, que la menace terroriste qui pèse sur la France, suite à son intervention militaire, lancée le 11 janvier dernier, au Nord-Mali contre les groupes djihadistes occupant cette partie du territoire malien, viendrait "de l'intérieur".

"A partir du moment où les groupes font appel au djihad individuel, ça montre bien qu'ils ne peuvent pas s'exporter. Ils n' en ont pas les moyens", a-t-il poursuivi, avant de constater leur incapacité à commettre "des attentats de grande ampleur".

"Il y a un éclatement ; il n'y a plus de leadership" au sein des réseaux djihadistes, a-t-il affirmé, soulignant la fin d'Al- Qaïda en tant qu'ensemble "très structuré" et la perte de son " émir incontesté", à savoir Oussama Ben Laden.