Finance : Environ 20 millions de dollars pour dédommager l’ex directeur

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Tierry Tanoh est définitivement sorti victorieux face au litige qui l’opposait depuis près d’un an  au groupe panafricain Ecobank.

Depuis son licenciement  M. Tanoh, accusait l’administrateur d’ETI et PDG du sud-africain Public Investment Corporation (PIC) Daniel Matjila qui a, dans une lettre adressée aux membres du conseil d’administration, qualifié l’ex patron de la Société Financière Internationale (SFI), de menteur, d’immature, et qu’il n’était pas apte à exercer le métier de banquier, avant de le limoger.
L’intéressé porte alors plainte auprès du tribunal d’Abidjan pour diffamation et celui de Lomé pour licenciement abusif. A l’issue  des deux jugements, la justice togolaise a sommé Ecobank de verser la somme 11, 5 millions de dollars   à son ancien dirigeant pour diffamation et licenciement abusif.

De son côté, le Tribunal de Commerce d’Abidjan a, dans une Ordonnance de référé rendue le 05 mai dernier, estimé que Ecobank Côte d’Ivoire a commis une faute qui engage sa responsabilité lorsqu’elle a procédé au paiement à la Keystone Bank du Nigeria des dividendes attachées aux actions détenues par Ecobank Transnational Incorporated dans son capital social et qui sont nanties au profit de la Banque nigériane.

Pour le président du tribunal de commerce, la fébrilité avec laquelle Ecobank Côte d’Ivoire s’est dessaisie des dividendes constituait une faute pour laquelle elle doit être condamnée en lieu et place de sa maison mère, à payer à M. Tanoh la somme de 12, 6 millions de dollars pour dommages et intérêts à M. Tanoh.

Non satisfaite de la décision de justice, la banque, mettant en cause l’indépendance et l’objectivité des deux tribunaux, a alors saisi la haute la Cour de justice britannique pour statuer, estimant que le contentieux qui oppose l'Ex-PDG à son entreprise est de caractère civil. En réaction aux jugements précédents, la Haute cour de justice britannique a brandi une clause figurant dans le contrat de travail de Thierry Tanoh,  l’interdisant de réclamer les 23 millions des dollars issus des avis rendus par les tribunaux d’Abidjan et de Lomé. Vendredi dernier, le juge britannique Robin Knowles a levé l’injonction qui bloquait temporairement l’application des décisions de justice d’Abidjan et de Lomé.

M. Tanoh pourrait désormais entrer en possession des 11,5 millions de dollars exigés par la justice togolaise et 12,6 millions de dollars réclamés par la justice ivoirienne.

Larissa AGBENOU