FESPACO 2025: Le Faso mise sur deux longs-métrages pour gagner à nouveau l’Etalon de Yennenga, 28 ans après son dernier sacre

Afriquinfos Editeur
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’Les Invertueuses’’ d’Aïcha Chloé Boro (DR-twitter Studio Yafa)

Ouagadougou  (© 2025 Afriquinfos)- Deux films burkinabè sont en compétition dans la catégorie de l’Étalon d’or du Yennenga en long métrage, à savoir ‘’Les Invertueuses’’ d’Aïcha Chloé Boro, inspiré de la tragédie de Macbeth de William Shakespeare avec et ‘’Katanga, la danse des scorpions’’ de Dany Kouyaté.

Avec ces deux compétiteurs, les Burkinabè espèrent remporter l’Étalon d’or de Yennenga, vingt-huit ans après le sacre de Gaston Kaboré avec son film Buud Yam

Au total, dix-sept longs métrages sont en compétition pour le plus prestigieux Prix du Festival qui sera décerné le samedi 1er mars 2025.

‘Katanga, la danse des scorpions’ se déroule dans le royaume du Ganzurgu, quelque part dans une contrée africaine. A la suite d’un coup d’État manqué contre le roi Pazouknam, ce dernier nomme Katanga et son adjoint Bougum chefs des armées. Ils consultent un devin qui leur prédit une destinée royale pour Katanga et pour le fils de Bougum. En apprenant cette prophétie, la femme de Katanga l’incite à assassiner le roi Pazouknam et à s’emparer du pouvoir.

Ainsi, d’un chef militaire honnête, loyal et tourmenté, Katanga bascule progressivement dans la démagogie et la violence. S’ensuivent des complots et des rébellions, comme on peut l’observer dans beaucoup de régimes. Ce film s’inspire de la tragédie Macbeth de William Shakespeare.

 «Ce film parle de la manière dont le pouvoir peut rendre fou. La gestion du pouvoir est universelle. S’il y a un message que nous voulons faire passer, c’est de garder les pieds sur terre, parce que lorsqu’on a le pouvoir, il peut nous faire perdre la tête», résume Dany Kouyaté. Réalisateur de ‘Sya, le rêve du python’ en 2001, Dany Kouyaté revient sur la même thématique liée à la quête du pouvoir.

Si ‘Sya le rêve du python’ évoque la quête du pouvoir sous un angle mythique et historique, ‘Katanga’ met en avant la soif de pouvoir, la manipulation et les conséquences sous l’angle politique et militaire. Le film, en noir et blanc, est un conte politique qui se veut actuel et universel. Il met en lumière la crème du cinéma burkinabè avec des performances d’acteurs magistralement exécutées par Mahamadi Nana (Katanga), Prosper Compaoré (Pazouknam) et Ouidiga (Bougum). Le casting du film est assuré par Ildevert Medah, lui-même acteur dans le film.

 «Il y a longtemps que le Burkina Faso n’a pas produit un film de cette envergure, capable de concourir pour l’Étalon d’or du Yennenga. Cela fait 28 ans que le Burkina Faso n’a pas remporté cette distinction», commente Mahamadi Nana, qui incarne Katanga dans le film. Cette année 2025, le thème du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou est «Cinéma d’Afrique et identités culturelles», et le Tchad est le pays invité d’honneur.

‘Le cinéma est en effet un miroir de la société, un vecteur puissant d’appropriation de notre culture, de nos valeurs, de nos rêves et de nos luttes», a déclaré le ministre de la Culture du Burkina Faso, Gilbert Ouedraogo, lors de la cérémonie d’ouverture, qui s’est tenue samedi 22 février 2025 au Palais des sports de Ouagadougou, en présence du Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, et du Président tchadien MIDI.

V. A.