FESPACO 2025: Gros chiffres du Festival, zoom sur le film de Dani Kouyaté, lauréat de l’Etalon d’or

Afriquinfos Editeur
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Le cinéaste burkinabè Dany Kouyaté (photo, DR).

Ouagadougou (© 2025 Afriquinfos)- Les regards sont dorénavant tournés vers la 30è édition du FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou), après la tenue de l’édition 2025 qui a drainé une grande foule d’amateurs d’Art et du cinéma d’Afrique et du reste du monde.

Rarement, ces deux dernières décennies, on aura vu autant d’affluence et une grande euphorie populaire à Ouagadougou autour des différentes activités indexées au déroulement d’une édition du FESPACO.

22 Prix et 6 mentions spéciales ont été remis aux participants émérites de l’édition 2025 du FESPACO. Dans ce lot, on compte 19 Prix officiels décernés à la faveur de la cérémonie de remise de distinctions ce 1er mars 2025 au Palais des Sports de Ouaga. 235 productions étaient en lice en général. Le FESPACO 2025 a abrité 65 rencontres professionnelles, ont un peu plus détaillé les organisateurs.

Réalisateur de films, metteur en scène de théâtre, comédien et conteur, le Burkinabè Dani Kouyaté (64 ans) est le grand vainqueur du FESPACO 2025 avec sa réalisation «Katanga, la danse des scorpions», un conte politique tourné en noir et blanc qui plonge les téléspectateurs dans les réalités immuables de la gestion et de la jouissance de tout pouvoir sur la planète.

L’œuvre cinématographique se veut une adaptation africaine de «La Tragédie de Macbeth» du célèbre William Shakespeare. Une tragédie qui tire elle-même son essence de l’épopée médiévale de l’Ecosse, sous le règne du général Macbeth (1040-1057) qui a commis un régicide, poussé par son épouse Lady Macbeth.

Angles davantage actuels avec les changements récurrents et inconstitutionnels de régime/pouvoir en Afrique depuis 2019. Soif de pouvoir, manipulation et leurs corollaires sous l’angle politique et militaire sont ainsi mis sous le feu des projecteurs par Dani Kouyaté.

Des acteurs de haut vol du Faso ont été mis à contribution pour le tournage de ce film. A l’image de Mahamadi Nana (Katanga), Prosper Compaoré (Pazouknam) et Ouidiga (Bougum). Ou encore Ildevert Medah et qui a assuré le casting de cette production.

Dani Kouyaté avait déjà abordé la thématique politique dans une autre production nommée «Sya, le rêve du python» en 2001, sous un angle mythique et historique. Titulaire d’un DEA en Esthétique du Cinéma (à l’Université Paris 8, Vincennes Saint-Denis), Dani est le fils du célèbre Sotigui Kouyaté et est issu d’une famille de griots. Il est né à Bobo-Dioulasso, a été diplômé en Cinéma de l’Institut Africain d’Education Cinématographique de Ouagadougou, avant de se tourner vers la France.

Il est aussi Diplômé de l’Ecole Internationale d’Anthropologie de Paris. Après plusieurs années de vie en France, Dani Kouyaté s’est installé en Suède depuis 2007. Dans ce riche pays culturel scandinave, Dani Kouyaté transmet son savoir-faire dans la plus vieille Université du pays et de la Scandinavie. Très précisément à l’Université d’Uppsala (70km de Stockholm, au département d’Anthropologie Culturelle et d’Ethnologie, et au « Wiks Folkhögskola« , au Département de cinéma et de théâtre).

D. Kouyaté a une dizaine de films à son actif dont le premier remonte à 1989. Homme de convictions, il a trainé sa bosse dans plusieurs pays africains, et est aussi spécialiste du film-documentaire.

La 30è édition du FESPACO est programmée sur la période du 27 février au 6 mars 2027.

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