Ferme de Moïse Katumbi envahie depuis 3 jours, son entourage proteste vigoureusement

Afriquinfos Editeur
5 Min de Lecture
Moise Katumbi (Dr-Moise Katumbi)

Lubumbashi (© 2025 Afriquinfos)- Des militaires en armes ont perquisitionné du 24 au 26 avril, la ferme Futuka située à près de 34 kilomètres de la ville de Lubumbashi, et appartenant à Moïse Katumbi Chapwe. Des proches de l’opposant dénoncent les faits et les qualifient d’une occupation par ‘’des individus sans titre ni droit’’.

‘’Ces individus se sont installés sur les lieux et n’ont produit aucun document juridique justifiant cette violation de domicile’’, assure Hervé Diakiese. Le porte-parole du parti Ensemble Pour la République, parti de l’opposant, établit au passage un lien entre cet ‘’acte arbitraire’’ et le refus de sa formation de participer à un gouvernement d’union nationale promu par les autorités suite à l’intensification de la crise sécuritaire dans l’est du pays.

Selon des proches de Moïse Katumbi, des militaires en tenue ont investi la ferme sans présenter de mandat légal. ‘’Ils ont perquisitionné la ferme Futuka, allant jusqu’au niveau des locaux qui abritent les académiciens », a rapporté une source interne. Olivier Kamitatu, fidèle allié de Katumbi, a dénoncé sur les réseaux sociaux une action « sans mandat, sans honneur’’, assimilant l’opération à une ‘’attaque ciblée’’ visant à intimider un opposant politique.

Il a aussi évoqué la peur semée parmi les travailleurs et les jeunes sportifs de la Katumbi Football Academy, également concernée par la descente militaire. D’autres cadres politiques proches de Moïse Katumbi ont râlé. Trésor Buti, cadre du parti Ensemble pour la République, a condamné cette perquisition dans un entretien à Ouragan.cd : ‘’Pour l’instant, ils n’ont fait aucune déclaration. La présence militaire autour de la ferme du président Moïse Katumbi est inacceptable et constitue une manœuvre d’intimidation’’.

Cette présence militaire inhabituelle avait été observée aux abords du ranch du boss de TPM. Plusieurs témoins rapportent que dès la matinée du 24 avril, des militaires avaient pris position autour du site. ‘’ Des militaires sont actuellement positionnés devant la guérite de la ferme, ainsi qu’à différents points stratégiques, notamment près du robinet extérieur, de l’ancien garage et dans leurs véhicules. Pour l’instant, ils n’ont fait aucune déclaration’’, avait confié un responsable de la ferme.

La nature exacte de ce déploiement militaire restait inconnue. Avant et après la fouille, les militaires n’ont brandi aucun document et sont repartis sans laisser même de PV, a dénoncé un responsable du site.

’Aucun communiqué officiel n’a été émis par les autorités civiles ou militaires. Nous ignorons les motivations derrière cette opération. Il n’y a eu ni confrontation, ni communication de leur part’’, a-t-il poursuivi.

La perquisition a intensifié la tension. Un joueur du CS Don Bosco, équipe affiliée au TP Mazembe et présent sur le site pour un stage, avait témoigné samedi : ‘’Nous avons notre match demain dimanche, mais nous avons été surpris par l’entrée des militaires jusque dans nos chambres’’.

Une perquisition illégale

Maître Timothée Mbuya affirme avoir assisté à la perquisition menée samedi. Il dénonce ‘’une perquisition illégale’’, précisant que ‘’les agents n’avaient aucun document sur eux’’ et que ‘’plus de dix militaires’’ étaient présents. Selon lui, ‘’les militaires sont toujours aux alentours de la ferme de Katumbi’’ et ‘’ils sèment la panique’’.

Justicia ASBL et l’Institut de recherche en droits humains (IRDH) dénoncent le déploiement des militaires autour de la propriété de l’opposant politique. Les deux organisations parlent d’’’acte d’intimidation’’ contraire aux discours de réconciliation et de cohésion nationale prônés par le président Félix Tshisekedi.

La ferme de l’ex-gouverneur du Katanga abrite également un centre sportif,  mais elle est également consacrée avant tout aux activités agricoles et d’élevage.

Ces faits se produisent alors que Moise Katumbi  est lui-même hors du pays depuis plus de six mois.

V.A.