Diesel est-il allé trop loin ? Depuis sa parution, l’affiche ne cesse de faire débat et les arguments pour ou contre – surtout contre – vont bon train. Il faut dire que la marque italienne n’y est pas allé de main morte, cette fois-ci : une femme blanche apparaît nue sous sa burqa en jean, le bras couvert de tatouages.
La campagne publicitaire de la marque, baptisée « Reboot », a pour but de mettre en avant la diversité culturelle des fans, de bouleverser les genres. Une phrase accompagne l’image : « I am not what I appear to be » (‘Je ne suis pas ce que je parais être’).
Ils crient au scandale
Certains ont certes salué ce coup de pub culotté, mais beaucoup y ont vu un cruel manque de respect envers l’islam et la femme musulmane. Un internaute sur Twitter déplore le « mauvais goût » de cette « provocation à la Benetton », soulevant une question mille fois reprise : la pub peut-elle se servir de tout pour vendre ?
Les féministes aussi y ont vu une insulte, voire une manière de « sexualiser un signe d’oppression ». Dans un contexte occidental empreint d’islamophobie, jouer ainsi sur les signes religieux est effectivement un pari risqué.
Et l’auteur de l’affiche, il en dit quoi ?
Nicola Formichetti, nouveau directeur artistique chez Diesel et ancien styliste de Lady Gaga, s’explique : « Je voulais trouver des gens qui reflètent la diversité de la communauté artistique aujourd’hui et pas seulement le modèle type. Je voulais que la campane mette en valeur une variété de personnages, des gens qui sont veaux à leur façon ».
De saintes intentions ; mais certains s’insurgent tout de même de ce détournement de la burqa à des fins publicitaires. Madonna et Lady Gaga, sur un autre registre, ont également utilisé le voile comme moyen de faire parler d’elles, suscitant également la polémique.
La burqa, originellement destinée à dissimuler, servirait-elle maintenant à rendre plus visible ?