« Davantage de combats, ce n'est pas la réponse. Une militarisation accrue de conflit ne fera que perpétuer souffrances et dégâts. Une guerre civile mettra également en grave danger les voisins de la Syrie », a prévenu M. Ban lors d'une conférence de presse qu'il a donnée aujourd'hui au Siège des Nations Unies, à New York.
La situation « tragique et intolérable » en Syrie, a-t-il dit, n'a pas quitté son esprit au cours des déplacements qu'il vient d'effectuer en Chine, en Europe du Sud-Est et à Londres, où il s'est entretenu avec l'Envoyé spécial conjoint dusSecrétaire général pour les Nations Unies et la Ligue des États arabes, Kofi Annan.
Le gouvernement syrien, a-t-il dénoncé, aggrave sa « répression brutale » en lançant des attaques contre des zones à forte densité de population à l'aide d'hélicoptères de combats et d'avions de chasse. Il a également souligné que les groupes d'opposition armés avaient également intensifié leurs opérations.
« Chaque jour qui passe, les violences se multiplient, davantage de Syriens sont tués, blessés, torturés ou forcés de quitter leurs foyers ou leur pays », a déploré le secrétaire général.
Ban Ki-moon a exprimé sa profonde préoccupation devant l'impact des bombardements et le recours à d'autres armes lourdes dans des zones peuplées par des civils, en particulier à Alep, où les violences des derniers jours ont déjà contraint de nombreux habitants au départ.
Exprimant son inquiétude au sujet des armes de destruction massive, notamment chimiques, il a prévenu que l'emploi de telles armes serait considéré comme un crime « odieux » et une source de préoccupation majeure pour la communauté internationale.
« Nous sommes constamment en train d'évaluer la situation sur le terrain et les options à notre portée », a assuré M. Ban, qui a indiqué que les Nations Unies avaient renforcé leurs opérations humanitaires.
« Environ deux millions de personnes sont aujourd'hui touchées par les violences », a-t-il précisé aux journalistes. Selon lui, « la seule solution est un processus de transition mené par les Syriens eux-mêmes et qui réponde aux aspirations légitimes du peuple syrien ».
Le secrétaire général s'est déclaré convaincu que la Mission de supervision des Nations Unies en Syrie (MISNUS) demeure un outil essentiel et le plan en six points de l'Envoyé spécial conjoint et le Communiqué du Groupe d'action sur la Syrie les fondations d'une résolution pacifique du conflit.
« J'appelle immédiatement toutes les parties à prendre des mesures pour répondre aux exigences du Conseil de sécurité, à donner à la Syrie une chance de renoncer aux violences et d'emprunter le chemin de la paix », a conclu le secrétaire général.