‘Face de bouc’ de Zêdess, une dénonciation des déviances de la jeunesse africaine sur les RS à écouter à tout prix !

Afriquinfos Editeur
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Ouagadougou (© 2024 Afriquinfos)- Disponible depuis septembre 2023 sur les plateformes musicales, le single «Face de Bouc» de celui que l’on surnomme l’«étalon de la musique burkinabè» est plus que jamais d’actualité. Zêdess, une fois de plus dans un style qui lui est propre, mêlant humour et punchlines, dénonce les écarts des jeunes Africains sur les réseaux sociaux.   

Après sept ans d’absence sur la scène musicale pour des raisons professionnelles, Zêdess a fait son retour en septembre 2023, avec «Face de Bouc». Un retour gagnant car l’artiste a retrouvé son public où il l’a laissé. Et n’a surtout pas changé de style. Tout comme à ses débuts en 1990 et tout au long de sa carrière, son nouveau tube raconte avec humour la vie ouagalaise. Et dénonce les vices des sociétés africaines. 

Avec «Face de Bouc», Zongo Seydou de son vrai nom, épingle le comportement des jeunes Africains sur les réseaux, fait d’artifices et de mensonges! C’est ainsi que dans les paroles, il indexe une jeune fille qui se décrivait sur le réseau social au pouce bleu comme «apoutchou» (avec des rondeurs en argot ivoirien), se présente à son rendez-vous galant et se révèle être «skinny», maigrichonne! Pas du goût de son prétendant qui prendra la poudre d’escampette.  

Zêdess, même s’il n’est plus au prime de sa carrière, demeure un artiste intemporel que les plus jeunes et les plus vieux écoutent toujours avec autant de plaisir.  Sa musique allie le reggae au folklore burkinabé et ses rythmes traditionnels warba ou wiré.

Ce mélange lui permet de toucher le public le plus vaste. La langue a aussi pour Zêdess beaucoup d’importance: s’il a choisi le français, c’est aussi pour élargir son public. Ce sont ses textes qui sont la première raison de son succès; textes dans lesquels les Africains reconnaissent leur quotidien, les problèmes de fin de mois, les bagarres avec une Administration tatillonne, les amours compliqués…

Pour raconter leur histoire, il mêle l’humour à son sens de l’observation; tout à tour satirique et moralisateur, Zêdess croit au rôle du chanteur pour transformer patiemment la société dans laquelle il vit.

En 2013, il a été nommé par les autorités ‘ambassadeur de la lutte contre la corruption’. Il sera ensuite, pendant 7 ans, jusqu’en janvier 2023, Directeur général du Centre national des arts du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA).

Zongo Seydou a enregistré son premier titre en 1990, pour le deuxième album de l’Orchestre de l’Université de Ouagadougou (OUO). Mais c’est en 92, avec sa première cassette intitulée « Y’a plus de boulot » qu’il va faire parler de lui.

Zêdess y raconte la galère des jeunes Burkinabé, et il a fait mouche; c’est le début d’une ouverture au Burkina, les radios fleurissent sur la bande FM, les journaux satiriques apparaissent dans les kiosques, et Zêdess s’engouffre dans la brèche… En 1995, il récidive avec un album beaucoup plus ambitieux. ‘Embouteillage’, enregistré à Abidjan. Depuis, il a enchainé plusieurs albums et des tubes qui ont fait de lui l’un des artistes burkinabè les plus populaires.

S. B.