Evasion fiscale : Le Togo à la tête des pays africains gangrenés par le fléau

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De nombreuses multinationales basées en Afrique se livrent à l’évasion fiscale via des pratiques frauduleuses et organisées notamment  la publication de faux chiffres d’affaires pour payer le moins d’impôts possibles, la mise en place d’un système de fausse facturation ou encore le rapatriement dans le pays d’origine d’un maximum de profit.

Un système qui prive le pays hôte de multiples ressources issues des taxations,
par conséquent, impacte lourdement les pays les plus fragiles. «Le mouvement illégal des fonds d’un pays à un autre, a un impact énorme sur les pays pauvres», explique le rapport qui précise que la situation est alarmante dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne.

Au Rwanda par exemple, les flux financiers illégaux représentent 147% du budget total consacré à l’éducation. Un pourcentage encore plus élevé au Congo, ou le taux des flux illicites est cinq fois plus grand que le budget de la Santé. Un état de choses qui amène l’organisation à penser que, régler le problème des flux financiers illégaux, permettrait de mieux financer les ministères de la Santé et de l’Education et ainsi améliorer les conditions de vie des habitants du pays.
 

Togo, pays le plus affecté

Comme les pays en voie de développement, le Togo est considérablement affecté par le phénomène de l’évasion fiscale mais au degré le plus élevé, informe le rapport. Sur la base des données fournies par les grandes Institutions internationales comme la Banque mondiale ou le FMI, le rapport précise que les flux atteignent une valeur représentant 76,3% du PIB, du pays, 2435,9% de son budget en matière d’Education et 1088,7% de son budget de Santé.

Selon les économistes, c’est le système de fausse facturation des grandes entreprises qui représente la majorité de ces flux financiers illégaux.
 

Toujours présent dans la course

En décembre 2013, un rapport du Global Financial Integrity  sur 144 pays en voie de développement faisait état du pillage à ciel ouvert au cours de la décennie 2002-2011 au Togo, avec un pic en 2008.

Selon les observateurs,la situation géographique du pays entre les pays comme le Niger, le Burkina et le Mali, également la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Bénin et le Nigeria, ainsi que l’existence d’un seul Port en eau profonde dans le Golfe de Guinée, et l’abondance de ressources minières, pourraient également favoriser cette désastreuse situation.

Selon l’ONG américaine, les flux illicites sortis des pays en voie de développement en 2011 représentent  environ 946,7milliards de dollars. Sur  la décennie 2002-2011, ces flux ont atteint 5.899 milliards de dollars  soit 2.949.500 milliards de FCFA.

P. Amah