Pour cette première expérience, l’entreprise Cémoi implantée en Côte d’Ivoire depuis 20 ans se veut raisonnable. Des 150.000 tonnes de fèves de cacao achetées annuellement, elle prélèvera 2.000 à 3.000 tonnes pour la transformation en chocolat sur place. Une stratégie qui consiste visiblement à aller graduellement car l’objectif même est la conquête du marché sous-régional africain. Cémoi vise en réalité l’espace Cedeao où les potentiels acheteurs sont estimés à plus de 350 millions de populations.
Du côté des autorités ivoiriennes, la transformation du beurre de cacao sur place est un manque à gagner. En effet, à les en croire, cela mettra fin à l’exportation des fèves brutes ou semi-transformés qui représentent la moitié des bénéfices tirés des exportations et boostera ce secteur du fleuron de l’économie ivoirienne. Aussi le gouvernement espère que d’autres grands groupes de l’industrie chocolatière mondiale vont emboîter le pas à l’entreprise Cémoi.
En rappel, la Côte d’Ivoire est le premier pays producteur de fèves de cacao dans le monde. Mais malheureusement, elle ne transforme pas ses fèves sur place. Par cette inauguration, le chocolat importé ne sera dans l’avenir qu’un lointain souvenir.
Anani GALLEY