Droits miniers américains en RDC, neutralisation des FDLR, priorités du deal Kigali-Kinshasa

Afriquinfos Editeur
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Le Président américain Donald Trump (c) lors d'une réunion avec la ministre des Affaires étrangères de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner (d), le ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Olivier Nduhungirehe (2eg), en présence du Vice-président américain JD Vance (3e g) et du Secrétaire d'État américain Marco Rubio (2e d) dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, le 27 juin 2025.

La République démocratique du Congo et le Rwanda ont signé vendredi, 27 juin 2025, sous les auspices des Etats-Unis, un accord de paix visant à mettre fin au conflit dans l’est de la RDC, qui a fait des milliers de morts, Donald Trump saluant « un nouveau chapitre d’espoir ».

Un médecin de l’organisation humanitaire ‘Save the Children’ vient en aide à des déplacés rwandais à la frontière, le 19 mai 2025 à Goma, dans l’est de la RDC.

« Aujourd’hui, la violence et la destruction prennent fin et toute la région entame un nouveau chapitre d’espoir et d’opportunités, d’harmonie, de prospérité et de paix », a déclaré le Président américain à la Maison Blanche aux côtés des ministres des Affaires étrangères des deux pays. « C’est un jour merveilleux », a-t-il ajouté à propos de cet accord qui doit également déboucher, selon lui, sur l’obtention par les Etats-Unis de droits miniers en RDC. L’accord de paix s’inspire d’une ‘Déclaration de principes’ approuvée en avril 2025 entre les deux pays, et prévoit des dispositions sur « le respect de l’intégrité territoriale et l’arrêt des hostilités » dans l’est de la RDC, après l’offensive menée par le groupe armé M23.

Il a été formellement signé vendredi lors d’une cérémonie à Washington, en présence du Secrétaire d’Etat américain Marco Rubio et de ses homologues de la RDC et du Rwanda, Thérèse Kayikwamba Wagner et Olivier Nduhungirehe. « C’est un moment important après 30 ans de guerre », a déclaré le chef de la diplomatie américaine, ajoutant cependant qu’il y avait encore « beaucoup à faire ». « La première chose à faire est de commencer à mettre en œuvre le concept d’opérations pour la neutralisation des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), qui s’accompagnera d’une levée des mesures défensives du Rwanda », a déclaré le ministre rwandais des Affaires étrangères, lors de la cérémonie. L’accord est « fondé sur l’engagement pris ici de mettre fin de manière irréversible et vérifiable au soutien de l’Etat (congolais) aux FDLR et aux milices associées », a-t-il ajouté, en référence au groupe armé des Forces démocratiques de libération du Rwanda.

Le conseiller du Président Trump pour l’Afrique, Massad Boulos, a lui indiqué que Kigali s’engage à la « levée des mesures défensives du Rwanda ». Toutefois, l’accord n’aborde pas explicitement les gains de territoire du M23. L’accord comprend aussi des dispositions sur « le désengagement, le désarmement et l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques », ainsi qu’un « mécanisme conjoint de coordination en matière de sécurité », selon le document.

Le Qatar a également été médiateur et avait reçu mi-mars 2025 à Doha le Président rwandais Paul Kagame et celui de la RDC, Felix Tshisekedi. Les deux dirigeants devraient être reçus par Donald Trump à la Maison Blanche en juillet 2025. Alors que Washington a mené les négociations entre les Gouvernements rwandais et congolais, le Qatar s’est occupé des négociations entre le Gouvernement congolais et le M23.

© Agence France-Presse