Donald Trump explique encore sa mise sur le secteur privé africain au lieu de l’aide

Afriquinfos Editeur
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Johann Schmonsees (Dr- US departement)

Washington (© 2025 Afriquinfos)- Développer le secteur privé, stimuler la croissance économique et non l’aide en Afrique: c’est le leitmotiv de l’Administration Trump en Afrique. Celle-ci ambitionne de favoriser les exportations, éliminer les déficits commerciaux, promeut des investissements sur le continent, et de créer une prospérité mutuelle.

’Pendant longtemps en Afrique, les États-Unis ont privilégié l’aide au développement au lieu de l’engagement commercial. Mais l’objectif de l’administration Trump en Afrique consiste à favoriser les exportations et diminuer nos déficits commerciaux, promouvoir les investissements américains et créer de la prospérité mutuelle’’, a déclaré Johann Schmonsees, le porte-parole du Département d’État américain

D’après l’officiel, c’est le secteur privé et non l’aide qui stimule la croissance économique. ‘’L’aide implique un donateur et un bénéficiaire, alors que le commerce est un échange entre égaux. À l’avenir, l’Amérique continuera d’investir dans le développement, mais nous le ferons par le biais de l’élargissement du commerce et des investissements privés. Il s’agit d’une nouvelle stratégie qui s’appuie sur les forces du gouvernement américain et qui promet un avenir plus prospère et stable aux deux côtés de l’Atlantique’’, a-t-il martelé dans une capsule vidéo diffusée sur X.

Le commerce remplace la diplomatie

Le 13 mai, lors de d’un discours à l’Africa CEO Forum à Abidan en Côte d’Ivoire, le haut responsable au Bureau des affaires africaines du secrétariat d’État états-unien, Troy Fitrell, l’a énoncé haut et fort : ‘’Nous ne considérons plus l’Afrique comme un continent à assister, mais comme un partenaire à part entière.’’ Traduction : le commerce d’abord, au détriment non seulement de la politique d’aide, mais bel et bien de toute diplomatie.

Selon un projet de décret révélé par le ‘New York Times’, les États-Unis ont lancé la fermeture pure et simple des ambassades et consulats à travers le continent – ainsi que les bureaux à Washington qui s’occupent du climat, de la démocratie et des droits humains, et des réfugiés.

Faire des affaires

À la place, les ‘’ambassadeurs’’ sur le continent africain n’auront qu’une seule mission : ‘’make deals’’ – faire des affaires. ‘’L’investissement commercial est désormais au cœur de l’action extérieure’’, a asséné le sous-secrétaire d’État, Christopher Landau.

Avec l’ambition, notamment, de contrer l’influence commerciale chinoise en Afrique. En cent jours, les émissaires états-uniens ont déjà signé 33 contrats, pour un montant de 6 milliards de dollars. Le potentiel économique du continent fait saliver l’Oncle Sam, avec 2,5 milliards d’habitants en 2050 et un pouvoir d’achat estimé par les services à 16.000 milliards de dollars. Alors que les exportations américaines représentent seulement 1 % du commerce total des biens en Afrique, la part du gâteau aiguise l’appétit glouton des entreprises et de l’administration Trump.

Une zone attire particulièrement l’attention de l’administration Trump : la région des Grands Lacs, avec, en tête de liste, les minerais de l’est de la RDC. C’est l’unique raison pour laquelle le président américain y a dépêché un émissaire personnel, Massad Boulos, dont le fils est marié à Tiffany Trump. Il n’est pas diplomate, mais homme d’affaires ayant fait fortune au Nigeria.

Le 13 mai, un accord a été signé entre la Secrétaire adjointe par intérim du Bureau des ressources énergétiques du Secrétariat d’État, Kim Harrington, et la société minière rwandaise Trinity Metals, l’un des leaders des «3T» (tungstène, tantale, étain).

V. A.