Miami (© 2025 Afriquinfos)- Le dramaturge, écrivain et homme de culture béninois José Pliya est décédé subitement ce 12 avril à l’âge de 58 ans, alors qu’il était en déplacement à Miami aux États-Unis. Cet écrivain, poète et dramaturge laisse une riche œuvre théâtrale, récompensée notamment en 2003 par l’Académie française.
Depuis l’annonce de la disparition du chargé de mission du président Patrice Talon aux Arts et à la Culture, les hommages affluent, témoignant de l’impact profond de cet homme de lettres sur ses contemporains.
Parmi les hommages rendus, celui de Radio France Internationale (RFI) se distingue. La radio mondiale a consacré un reportage émouvant à la mémoire de José Pliya, donnant la parole à ceux qui l’ont côtoyé, admiré ou travaillé avec lui. Alain Godonou, également chargé de mission auprès du président béninois, a salué en lui « un homme de liaison, un passeur », évoquant ses talents à la fois artistiques et stratégiques dans la mise en place de politiques culturelles efficaces.
La professeure Sylvie Chalaye, de la Sorbonne, a rappelé l’originalité de son théâtre : « un théâtre qui joue toujours sur des enjeux très mystérieux, des effets de disparition, de perte ». Une évocation presque prémonitoire de ce départ inattendu.
Florent Couao-Zotti, conseiller technique à la culture au ministère du Tourisme est l’un des premiers à rendre hommage à l’illustre disparu, un compagnon de longue date de l’écrivain. Sur Facebook, il s’est demandé :
“Comment et pourquoi meurt-on alors qu’on est dans la force de l’âge? Pourquoi doit-on partir lorsqu’on dispose encore dans nos bras, dans nos jambes l’élan qui porte les charges essentielles?”.
Il a livré un hommage poignant, retraçant leur enfance commune et leurs retrouvailles artistiques : « Créateurs, nous habitions les mêmes territoires du rêve… Mais tu n’as pas pu aller jusqu’au bout de la traversée. »
L’ambassade de France au Bénin a publié une note soulignant l’engagement sans faille de José Pliya pour la Francophonie, rappelant qu’il avait été élevé au rang de Chevalier des Arts et Lettres en 2022. L’institution a salué un artiste « mondialement reconnu » et présenté ses sincères condoléances à sa famille.
Sandra Idossou, quant à elle, s’est dite bouleversée par la nouvelle : « J’ai perdu quelqu’un que j’affectionne beaucoup… un ami, un homme passionné par le Bénin, ses arts, sa culture… » Un hommage intime et personnel, à l’image de l’impact que José Pliya a eu dans la sphère culturelle et humaine.
José Pliya, fils de l’illustre écrivain Jean Pliya, a marqué la scène artistique par la force de son verbe et son engagement. Son œuvre, saluée notamment par l’Académie française en 2003, fait de lui l’une des voix majeures du théâtre francophone contemporain.
A partir de 1998, José Pliya est nommé directeur de l’Alliance Française de la Dominique. A ce poste, il a marqué la scène culturelle en instaurant un espace d’expression scénique ouvert à tous les artistes. Son attachement à la Caraïbe s’est manifesté par la création du premier festival de théâtre franco-créole de la Dominique en 2001. Il a par ailleurs dirigé l’Artchipel, scène nationale de la Guadeloupe, de 2005 à 2015.
Au Bénin, son pays, José Pliya a également occupé d’importantes fonctions institutionnelles. Il était jusqu’à son décès, le chargé de mission aux arts et à la culture du président Patrice Talon. Mais avant cette fonction, il a dirigé l’Agence nationale pour la promotion du tourisme au Bénin.
José avait deux facettes. Il était un auteur, un écrivain et d’un autre côté, il s’est toujours beaucoup intéressé aux politiques culturelles.
Alors que le rideau tombe sur cette existence féconde, son œuvre et son souvenir continuent de rayonner. Le dramaturge s’en est allé, mais les échos de sa voix, de ses idées, de ses combats artistiques, eux, continueront d’habiter la scène.
V.A.