«Gens de couleur», «personnes d’origine africaine», «basané»… Du maladroit au franchement raciste, il semblerait qu’aucune expression n’ait été trouvée pour désigner les Noirs dans les pays où ils ne représentent pas une majorité. Cette indécision cache un certain malaise vis-à-vis des questions d’ethnies, d’origine ou simplement de couleur de peau.
En France en particulier, où vivent entre 2 et 3 millions de Noirs, dont les quatre cinquièmes sont d’origine africaine, hors de question d’appeler un chat un chat, ou un Noir un Noir. Dans l’ombre menaçante du tabou absolu du mot «nègre», autrefois neutre mais désormais infâmant, tous les moyens sont bons pour éviter de mettre les pieds dans le plat. «Black», alternative timide, mais moins directe grâce au changement de langue, est une solution envisagée par certains.
Mais pourquoi ne pas demander aux premiers intéressés, tout simplement ? Aux Etats-Unis, Gallup a mené une enquête pour avoir le fin mot de l’histoire. Et quand ils demandent aux Noirs ce qu’ils préfèrent, les résultats sont éloquents : 17% choisissent «Black», 17% choisissent «Afro-Américain» et 65%, plus de la moitié, n’en ont strictement rien à faire.
La réponse est donc peut-être celle-là : bon sang, tout le monde s’en fiche. En fait, le recours à des versions «politiquement correctes» ne fait qu’accentuer l’impression de profond malaise face à la question de la couleur de peau.
Qu’en pensent les «gens de couleur claire», les «Whites» ?
Afriquinfos