Départ des Forces françaises du Sénégal: La sortie de D. Faye acte une nouvelle réarticulation programmée fort longtemps

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Le président du Sénégal appelle au départ des militaires français de son pays (DR-France 24)

Dakar (© 2024 Afriquinfos)- Le Sénégal vient de rallonger la liste des pays africains qui souhaitent se débarrasser de la présence militaire. Selon le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, la présence militaire française « ne correspond pas à notre conception de la souveraineté et de l’indépendance« .

 Lors d’entretiens accordés jeudi à l’Agence France-Presse et à France 2, Bassirou Diomaye Faye a défendu la « souveraineté » du Sénégal qui « ne s’accommode pas de la présence de bases militaires », alors que plusieurs centaines de soldats français sont présents dans le pays. « Est-ce que pour autant, on parle de rupture ? Non », a assuré par ailleurs le président sénégalais.

Pas de « rupture », mais un changement exigé. Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a indiqué jeudi 28 novembre dans des entretiens à l’AFP et à France 2 que la France allait devoir fermer ses bases militaires au Sénégal, dont la présence est incompatible selon lui avec la souveraineté de son pays.

« Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain« , a dit Bassirou Diomaye Faye dans l’entretien à l’AFP réalisé au palais présidentiel.

Pas de rupture

Bassirou Diomaye Faye, élu en mars sur la promesse de rétablir la souveraineté de son pays, a assuré qu’il ne s’agissait pas d’un acte de « rupture » et a défendu un « partenariat rénové » avec l’ancienne puissance coloniale.

Il a salué comme un « grand pas » le fait que le président français Emmanuel Macron ait reconnu dans une lettre que les forces coloniales françaises avaient commis un « massacre » à Thiaroye, près de Dakar, le 1er décembre 1944, en ouvrant le feu contre des Tirailleurs sénégalais rentrés de France.

Bassirou Diomaye Faye a réaffirmé sa volonté de diversifier les partenaires de son pays, qui cherche à se développer et à rester l’interlocuteur du plus grand nombre alors que des pays du Sahel voisin passés sous le gouvernement de militaires ont abruptement rompu avec la France et se sont tournés vers la Russie.

« La France reste un partenaire important pour le Sénégal au regard du niveau d’investissements, de la présence de sociétés françaises et même de citoyens français qui sont au Sénégal« , a dit Bassirou Diomaye Faye. Mais, 64 ans après l’indépendance, « les autorités françaises doivent envisager d’avoir un partenariat dépouillé de cette présence militaire-là, mais qui soit un partenariat riche, un partenariat fécond, un partenariat privilégié et global comme nous l’avons avec beaucoup d’autres pays« , a-t-il dit.

« Présence militaire ou absence militaire ne doit pas être égal à rupture« , a-t-il dit, soulignant l’existence de relations entre le Sénégal et des pays comme la Chine, la Turquie, les États-Unis ou l’Arabie saoudite. « Tous ces pays-là n’ont pas de base militaire au Sénégal« , a-t-il rappelé.

« Aujourd’hui, la Chine est notre premier partenaire commercial par le volume des investissements et des échanges. Est-ce que la Chine a une présence militaire au Sénégal ? Non. Est-ce que pour autant, on parle de rupture ? Non« , a-t-il insisté.

Bassirou Diomaye Faye a évoqué une mise à jour prochaine de la doctrine de la coopération militaire. Cette actualisation « impose évidemment qu’il n’y ait plus de bases militaires de quelque pays que ce soit au Sénégal, mais elle impose aussi d’autres évolutions dans la coopération militaire avec ces différents pays qui entendent encore la maintenir (la coopération) avec le Sénégal« , a-t-il dit.

Cette annonce du dirigeant sénégalais intervient au même moment où le Tchad a annoncé la rupture de ses accords de coopération de défense avec Paris.

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