Une organisation de droits de l’homme dénonce un "lobbying" pour traduire Laurent Gbagbo devant la CPI

Afriquinfos Editeur
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Cette dénonciation faite suite à une déclaration vendredi à Paris du ministre ivoirien des Droits de l'homme et des Libertés publiques qui affirmait qu'"un transfèrement de l'ex-président Laurent Gbagbo à la Haye faciliterait le processus de réconciliation".

L'Association pour la protection des droits de l'homme (APDH) a accueilli cette déclaration "avec surprise et consternation". Selon elle, "il n'appartient pas au ministre des Droits de l'homme de se substituer a la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation pour se prononcer sur les actions idoines à poser pour la réconciliation nationale".

"Cette déclaration, qui intervient avant même que le Bureau du procureur de la CPI n'ait eu l'autorisation d'enquêter en Côte d'Ivoire s'apparente en un lobbying orienté, de nature à influencer l'action de la CPI", indique un communiqué de l'APDH.

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"Toutes choses qui pourraient laisser planer des suspicions sur les actions futures de la CPI et qui pourraient saper les chances de la Cote d'Ivoire de réussir la réconciliation par des poursuites impartiales et équitables", poursuit le communiqué.

Laurent Gbagbo, arrêté après la meurtrière crise post- électorale, a été inculpé par la justice ivoirienne de crimes de sang, de crimes économiques et d'atteinte à la sûreté de l'Etat. Les partisans de l'ex-président font de sa libération un préalable à la réconciliation nationale en Côte d'Ivoire.

Une Commission Dialogue, vérité et réconciliation mise en place par le président Ouattara pour panser les plaies de la crise politique et réduire la fracture sociale en Côte d'Ivoire a été officiellement installée jeudi à Yamoussoukro (centre, 230 km d'Abidjan).

L'APDH "attire l'attention de tous les Ivoiriens et surtout des autorités que le contexte délicat de sortie de crise et de réconciliation commande de la mesure et de la retenue".