La Côte d’Ivoire a de fortes chances d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement

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Hervé Ludovic, directeur résident adjoint de l'UNICEF en Côte d'Ivoire, qui s'exprimait, mardi, à Yamoussoukro (230 km d'Abidjan) au sortir d'une rencontre sur le financement de la santé en Afrique élargie aux ministres de l'Economie et des Finances, et des Budgets, sur la capacité de la Côte d'Ivoire à atteindre les objectifs du millénaire pour le développement(OMD), a révélé qu'il y a de fortes chances pour ce pays de l'Afrique de l'Ouest à atteindre ces OMD malgré la sortie d'une crise militaro-politique exaspérée par une crise postélectorale douloureuse.

"Les arbitrages ne sont pas toujours en faveur des choix des pays. Dans le cas de la Côte d'Ivoire, il y a des opportunités et possibilités de mobiliser des ressources pour atteindre les OMD et de ce fait, nous sommes optimistes. Nous pensons que la Côte d' Ivoire et son gouvernement, ses populations, ses cadres sont capables d'atteindre les OMD. Alors le retard qui est pris dans le cadre des OMD, nous UNICEF, nous sommes assez confiants qu'il sera surmonté et que l'atteinte des OMD sera faite et inscrite également dans un certain nombre de changements. Dans le contexte de la Côte d'Ivoire, l'approche communautaire en matière de santé a besoin d'être accélérée parce qu'elle permettra de redoubler des ressources supplémentaires", a indiqué le directeur résident adjoint de l'UNICEF en Côte d'Ivoire. "(..) Nous UNICEF devons avoir une réponse en termes d'urgence parce qu'il y a des populations qui ont été gravement affectées par la crise. Il serait bon de redémarrer tous les programmes d'appui au développement en ayant pour perspective les capacités de l'Etat de Côte d'Ivoire à mobiliser des ressources très rapidement. L'Etat de Côte d'Ivoire et la Côte d'Ivoire auront besoin de partenaires capables de les aider à mener de bonnes réflexions stratégiques pour atteindre les bons choix au niveau opérationnel. Et je crois que ce dialogue qui a déjà commencé aura de fortes chances d'avoir des résultats plus que satisfaisants par rapport à l'atteinte par ce pays des OMD", a-t-il renchéri.

"Pour ce qui est de l'aide à apporter à la Côte d'Ivoire pour atteindre les OMD, nous disons que nous sommes en mission optimiste. La Côte d'Ivoire est un pays qui a la capacité de mobiliser les ressources pour lui permettre d'atteindre ces objectifs malgré le retour qui a été accumulé du fait de la crise. Son budget national est en grande partie financé sur ses ressources propres, contrairement à d'autres pays où il dépend de l'extérieur", a rassuré M. Ludovic.

Hervé Ludovic a révélé que quand il compare l'incidence de la pauvreté en Côte d'Ivoire comparée à celle dans la plupart des pays en voie de développement, il apparaît que cette incidence s’accélère considérablement lorsque surgit une crise (une catastrophe naturelle ou un conflit).

"Le rattrapage qui doit être fait une fois que cette crise ou cette catastrophe sont passées, est extrêmement important pour l’Etat. Aujourd'hui, l'Etat de Côte d'Ivoire a exprimé entièrement sa volonté de corriger les effets de cette crise mais aura besoin de tous les soutiens disponibles pour rattraper le retard pris notamment à cause de l'incidence de la pauvreté sur les populations", a-t-il expliqué.

Parlant d'apports de sa structure en Côte d'Ivoire, Hervé Ludovic a révélé que la situation en Côte d'Ivoire est la même dans presque tous les pays post-conflit en général et en Afrique.

"Nous avons un budget divisé en programmes régulier de développement et d'urgence financé suite à la crise postélectorale. Au niveau des préfinancements post-crise, à ce jour notre requête de financement avait dépassé environ 40 millions de dollars américains. La générosité de la communauté internationale est telle que nous sommes financés en raison de 45% environ de ce que nous avons demandé. De ce fait nous sommes en deçà des moyens dont nous avons besoin pour faire face aux différentes actions humanitaires d'urgence qui devaient être menées dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'eau et de l'assainissement", a-t- il relaté.

Selon M. Ludovic, les attentes des populations sur le terrain, celles également des différentes autorités avec lesquelles le travail se fait sont très importantes et élevées à juste titre. Malheureusement des difficultés à pouvoir mobiliser toutes les ressources entravent la résolution de cette situation. Mais heureusement aussi, le programme d'urgence du président de la République prévoyant un volet financement d'urgence sera en mesure de compléter une partie des ressources manquant pour pouvoir régler les problèmes de court terme.

"J'aimerais appeler les partenaires financiers internationaux, le programme de l'UNICEF en matière de santé, le programme de toutes les agences soeurs, en particulier l'OMS, le FNUAP, la FAO et toutes les organisations oeuvrant à côté du gouvernement pour ramener des conditions de vie acceptables pour les populations vivant en Côte d'Ivoire qui ont été affectées par la crise", a-t- il interpelé les partenaires au développement.

Relativement à la décision des 46 Etats de la région Afrique d' octroyer 15% de leurs budgets nationaux aux problèmes de santé, selon Hervé Ludovic, un ministre a relevé que le non engagement dans d'autres secteurs prioritaires de l'Etat est la cause du nombre important des priorités. Et donc l'arbitrage est extrêmement difficile pour les gouvernements entre les budgets sociaux et les besoins en infrastructures, dans les domaines de l’agriculture, de l'éducation secondaire et universitaire, et les phénomènes exogènes (catastrophes naturelles) qui viennent freiner la capacité d'atteinte les objectifs assignés.

"Quand on voit aujourd'hui la sécheresse qui frappe la Corne de l'Afrique, évidemment le gouvernement qui s'est engagé au départ aura des difficultés généralement à atteindre ces objectifs parce qu'il doit faire face à de nouvelles charges notamment la nourriture, l’alimentation, l'accès à l'eau potable. Aujourd'hui il faut également que les populations s'associent aux efforts que les Etats sont en train de faire", a-t-étayé son assertion.