L’Onu sur plusieurs fronts pour promouvoir la paix et la réconciliation dans le pays

Afriquinfos Editeur
7 Min de Lecture

Agenda

mai 2024
L M M J V S D
 12345
6789101112
13141516171819
20212223242526
2728293031  

Dans la ville balnéaire de Grand-Bassam (20 km d'Abidjan), l'ONUCI a ouvert lundi un séminaire de deux jours sur " l'engagement des leaders d'opinion pour le renforcement de la cohésion sociale et la réconciliation nationale".

Il s'agissait pour la mission onusienne d'apporter "une réponse au besoin urgent et pressant" pour les Ivoiriens de renouer avec la paix et la fraternité.

"Il ne faut pas oublier que dans cette crise, bourreaux et victimes doivent vivre ensemble et faire fi du passé. Cela passe nécessairement par la sensibilisation des leaders d'opinion", explique l'un des animateurs de la rencontre d'échanges.

- Advertisement -

La cinquantaine de participants a été formée sur l'éducation à la culture de la paix et la promotion de la cohésion sociale, les rôles et responsabilités des leaders d'opinion dans le renforcement de la cohésion sociale et la réconciliation mais également sur les techniques de communication pour le changement de comportement pour la cohésion sociale et la réconciliation.

Ce même lundi à Boniérédougou, dans le département de Dabakala (environ 550 km au nord d'Abidjan), l'ONUCI organisait une séance de sensibilisation pour un climat post-crise apaisé à l'intention des chefs traditionnels et communautaires, des jeunes et des femmes de la localité.

La région n'a pas connu les affrontements meurtriers enregistrés dans plusieurs villes du sud et de l'ouest après l'élection du 28 novembre dernier et le chef de la délégation de l'ONUCI, Kei Tagawa, a félicité la population pour son " comportement exemplaire".

"Au moment où d'autres villes du pays étaient à feu et à sang, à Boniérédougou vous avez préféré attendre le dénouement de la crise dans le calme, l'unité et la fraternité. Cet esprit de paix doit vous caractériser à l'approche des nouveaux scrutins législatifs et municipaux", a-t-il demandé.

M. Tagawa a réaffirmé le soutien de l'ONUCI à toutes les initiatives de recherche de la paix, de la tolérance et de la réconciliation pour que la Côte d'Ivoire retrouve son lustre d'antan.

Une semaine plus tôt, du 14 au 16 juin, la ville de M'bahiakro (centre, 400 km d'Abidjan) a abrité les "Journées de l'ONUCI" marquées par des activités d'information et de sensibilisation sur la cohésion sociale et la réconciliation.

Au cours d'un forum d'échanges avec la population, la mission onusienne a expliqué ses tâches principales non sans permettre aux chefs traditionnels, aux femmes, aux jeunes et aux hommes des médias de la région de discuter de leur engagement pour la réconciliation nationale.

Le chef de la délégation de l'ONUCI, Kenneth Blackman, a salué l'adhésion de la population à une sortie de crise "définitive et durable".

"Des lueurs d'espoir sont, aujourd'hui perceptibles dans le ciel de la Côte d'Ivoire et l'ONUCI ne baissera pas les bras pour conduire les vastes chantiers liés à la sécurisation des biens et des personnes, de la réconciliation nationale et de la relance économique indispensable pour le retour à toute normalité", a-t-il déclaré.

Le concept des "Journées de l'ONUCI" a pour objectif de "mieux se faire connaître des populations, s'imprégner des réalités des localités visitées et encourager la réconciliation et la cohésion sociale", a souligné M. Blackman.

L'ONUCI a en outre initié entre samedi et lundi un forum itinérant de discussions et de sensibilisation des populations dénommé "ONUCI Tour" qui a servi de cadre d'excuses publiques d'un partisan du régime déchu dans la localité de Niénesso, dans le département d'Odienné (nord, 800 km d'Abidjan) où les populations se sont engagées à s'inscrire dans le processus de réconciliation.

A Soubré (centre ouest, 400 km d'Abidjan), la campagne "ONUCI Tour" a permis à 80 leaders communautaires de s'imprégner du rôle de la mission dans le processus de paix et de s'engager pour une meilleure contribution à l'instauration d'un environnement de paix et de cohésion sociale.

"Il faut pardonner, car c'est le pardon qui libère. Laissons tomber tout ce qui peut nous gêner dans la construction du tissu social dégradé", a demandé aux leaders communautaires le préfet de Soubré, Florent Léopold Anon, les exhortant à se mettre dans les dispositions de réceptivité du "message de paix et du vivre ensemble".

"Nous nous inscrivons pleinement dans le processus de paix et nous engageons à transmettre le message aux autres", a rassuré l'Imam Issa Koné, au nom de la communauté musulmane.

Pour le pasteur Zadi David, "le temps de la guerre et de la belligérance est passé. Il ne reste qu'à faire la paix et à pardonner".

A Korhogo (nord, 600 km d'Abidjan) et Man (ouest, 600 km d'Abidjan), l'ONUCI a choisi le sport pour promouvoir la paix et la réconciliation nationale avec l'organisation simultanément samedi de tournois.

A Korhogo, 16 équipes issues de huit établissements scolaires publics et privés ont disputé les "trophées de la réconciliation et de la paix" à travers un double tournoi de basket-ball et de handball.

Pendant ce temps à Man, huit équipes de football dont deux féminines composées par la jeunesse de tous les quartiers du chef- lieu de la région de l'ouest prenaient part à un tournoi.

Le chef de la délégation de l'ONUCI à Korhogo, Kombate Namyette Kodjo, définissant les objectifs du tournoi, a appelé au pardon pour une réconciliation réussie.

"Plus qu'un simple jeu, ce tournoi revêt un caractère particulier en ce qu'il veut vous faire partager les valeurs de rassemblement, d'esprit d'équipe et surtout d'appréciation des événements avec fair-play", a-t-il dit.

Les Casques bleus de l'ONUCI appuyés par les soldats français de la force Licorne ont joué un rôle décisif dans l'arrestation le 11 avril de l'ancien président Laurent Gbagbo qui refusait de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à l'issue du scrutin présidentiel.