Côte d’Ivoire/Procès : Simone Gbagbo n’a rien perdu de sa verve

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Le temps n’a pas semblé éroder la conviction de celle qui jadis s’appelait la « Dame de fer ». Pour Simone Gbagbo, c’est son mari qui est le président légal puisque la Cour constitutionnel l’a désigné. L’actuel président, Alassane Ouatara est à ses yeux un chef d’Etat de fait.  Dans son intervention qui a duré une heure, elle a mis en cause le rôle joué par le représentant des Nations unies en Côte d’Ivoire, Young-jin Choi qui a dépassé le cadre de sa mission. Nicolas Sarkozy en a eu pour son grade. Celui-ci à en croire l’épouse de l’ex- Chef d’Etat ivoirien avait ordonné à l’armée française de bombarder la résidence présidentielle. Voilà entre autres, la version des faits qu’elle a présentés devant l’auditoire qui visiblement n’a pas été déçu.

 Depuis son arrestation il y a de cela quatre (04) ans, Simone Gbagbo ne s’est pas exprimée de la sorte. Elle a tenu à rétablir un pan de vérité dont la « Justice des vainqueurs » feint d’ignorer. Ses fans sont ravis de sa comparution comme sa défense. « J’ai aimé qu’elle respecte la mémoire des victimes, quel que soit leur bord ethnique ou leur bord politique. Ça c’est important parce qu’une victime est une victime, un mort est un mort. On ne tribalise pas les morts, on ne les catégorise pas. Deuxièmement, elle a expliqué par A + B qu’elle n’a rien à voir avec les infractions pour lesquelles elle est poursuivie. Et aujourd’hui, on ne sait pas les faits matériels qui ont justifié de son envoi devant la cour d’assises. Et c’est la vérité, c’est extrêmement grave. Il n’y a aucun élément de faits exposés qui justifient qu’on l’envoie devant la cour », a déclaré Rodrigue Dadjé.

 «Que l’on me juge sur des faits et non pas sur ce que je pense. Celui qui m’accuse d’avoir commis des tueries massives, il n’a qu’à apporter des preuves », a lancé Simone Gbagbo a l’endroit de ses détracteurs. Visiblement, les charges retenues contre elle peinent à convaincre. Puisqu’il y a absence de preuves concrètes, de faits avérés. Les avocats de l’Etat s’étaient montrés très agacés par les railleries de l’auditoire. Pour Sougalo Coulibaly, avocat de l’Etat ivoirien, « Nous sommes satisfaits parce que nous avons constaté que l’accusée n’a rien dit d’essentiel. Elle a passé son temps à nier. Donc cela veut dire beaucoup de choses. N’allez pas me dire Gbagbo quand il demande à l’armée d’aller attaquer, ce n’est pas Gbagbo qui attaque. Madame Gbagbo, c’est la même chose. Elle est l’auteur intellectuel des actes ».

Des accusations battues en brèches par Simone Gbagbo et face auxquelles elle est restée formelle et très sure  d’elle-même. « Simone Gbagbo n’a donc reconnu aucun des motifs de l’accusation retenus contre elle », a-t-elle affirmé. Les plaidoiries et les réquisitoires sont fixés au 2 mars prochain.

 Anani  GALLEY