Côte d’Ivoire : Les violences sexistes sont "particulièrement préoccupantes"

Afriquinfos Editeur
2 Min de Lecture

 "L'analyse des tendances entre 2010 et 2012 démontre que le nombre de cas rapportés et pris en charge est resté relativement stable tout au long de cette période, la proportion de mineures est toujours importante parmi les victimes de viols, une situation particulièrement préoccupante", indique OCHA dans son bulletin du mois de février.

Le nombre de cas de violences basées sur le genre est passé de 711 en 2010 à 1.976 en 2011 puis à 2.648 en 2012, sur l'ensemble du territoire national.

Sur ces chiffres, le nombre de viols représente 25% en 2010 (soit 153), 33% en 2011 (soit 656) et 22% en 2012 (soit 578).

- Advertisement -

Le taux de viol sur mineurs est passé de 60% (soit 91) en 2010 à 24% (soit 157) en 2011 et 36% (soit 206) en 2012.

"Les hommes en armes sont responsables de 23% des violences sexuelles rapportées", affirme OCHA.

Pour le Bureau, ces chiffres ne "reflètent probablement qu'une infime partie du problème", eu égard aux limites du système de collecte des données.

Il déplore également que "trop peu de victimes de violence sexuelle bénéficient d'une prise en charge adéquate".

"Selon les informations disponibles, 60% des victimes de viol n'ont pas accès à des soins médicaux dans le délai recommandé de 72 heures", souligne OCHA.

Pour le Bureau, "les coûts de transport jusqu'aux centres de santé et le prix des médicaments figurent parmi les principaux obstacles à l'accès à une prise en charge adéquate".

De même, le coût du certificat médical (50.000 francs CFA,  soit  100 dollars) explique en partie le faible nombre de victimes qui portent plainte.

"Seuls 34 % des cas enregistrés choisissent de s'en remettre aux tribunaux", relève OCHA.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires pense également que "la peur de la stigmatisation" ainsi que le recours au "règlement à l'amiable" contribuent à "freiner le recours à la justice par les victimes".