Côte d’Ivoire : Violences post-électorales, le rouleau compresseur de la justice en marche ?

Afriquinfos Editeur
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L'ex-patron de la garde républicaine (force spéciale assurant la sécurité du chef de l'Etat et des institutions), le général Brunot Dogbo Blé figure au nombre des prévenus accusés d'assassinat, d'enlèvement et d'atteinte à la sûreté de l'Etat.

Pour certains observateurs, le "rouleau compresseur" de la justice se met maintenant en marche contre les auteurs des violences et crimes post-électoraux.

D'autres personnalités civiles et militaires devraient suivre dans la perspective d'amener les acteurs des violences à rendre compte de leurs actes.

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"Passé le temps des enquêtes, passé le temps des témoignages, la justice va maintenant faire son travail", a estimé le président de l'organisation non-gouvernementale (ONG) "Justice pour tous", Soumahoro Foungbé.

FAIRE ÉCLATER LA VERITE

Pour celui-ci, justice civile et justice militaire devraient conjuguer leurs efforts pour faire éclater la vérité.

"Le procès qui a commencé à la Cour d'appel est le début d'un processus qui va permettre de faire la lumière sur tout ce qui s'est passé et qui a endeuillé le pays", a énoncé M. Foungbé, rappelant que "tout était prêt" avec la récente prestation de serment des juges militaires devant conduire les procès des soldats impliqués dans les violences.

Face à des membres de l'Opposition qui crient à une "justice des vainqueurs, le président ivoirien Alassane Ouattara a à maintes occasions rassuré les uns et les autres quant à sa volonté de garantir une justice équitable à tous.

"Des enquêtes ont été diligentées et quelque soit le bord politiques des personnes reconnues coupables, elles seront sanctionnées conformément à la loi", a promis Alassane Ouattara.

Des organisations de défense des droits de l'homme telles que la Ligue ivoirienne des droits de l'homme (LIDHO) et le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH) se sont réjouies de cette promesse, et ont exhorté les autorités ivoiriennes à traduire en actes la fin de l'impunité afin que tous les coupables répondent de leurs actes devant les tribunaux.

LA JUSTICE GHANÉENNE SE SIGNALE

Pendant que débute le procès relatif à la crise post-électorale à Abidjan, la justice ghanéenne s'est de son côté mise en branle ces derniers jours.

Sur plainte des autorités ivoiriennes, plusieurs présumés auteurs de violences et crimes post-électoraux en Côte d'Ivoire se trouvent aujourd'hui dans le collimateur des juridictions ghanéennes, à l'image du porte-parole de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, Koné Katinan, et de l'ancien ministre de l'Economie et des Finances Désiré Dallo qui viennent d'être inculpés pour "crime de sang".

Pour des observateurs de la vie politique ivoirienne, il s'agit à travers la mise en marche de la machine judiciaire de l'édification d'un Etat de droit.

"La reconstruction du pays doit se faire avec des institutions judiciaires fortes et indépendantes", ont-ils conclu.

La Côte d'Ivoire tente de retrouver la normalité après une crise post-électorale aigüe qui a secoué le pays cinq mois durant, faisant au moins 3 000 morts et un million de déplacés.