Les neuf officiers dans le box des prévenus sont accusés par le commissaire du gouvernement d’avoir manifestement violé les consignes du chef de l'Etat relatif à leur ralliement au soir de la présidentielle de décembre 2010. Une consigne qui le donnait vainqueur face au président sortant, Laurent Gbagbo.
Le principal accusé Seka Yapo Anselme a été reconnu coupable en plus de ces accusations d'avoir tué par balle le chauffeur de l'ex-ministre des Droits de l'homme, Joël N'Guessan, lors de la crise postélectorale de 2010. L'autopsie a révélé que le chauffeur en question avait été retrouvé mort calciné.
L’ex-aide de camp de Simone Gbagbo est également accusé d'avoir détourné des deniers publics en ouvrant des comptes bancaires à l'étranger, notamment en Lettonie, à partir desquels se faisaient les transactions pour l'achat des armes et le recrutement des mercenaires.
«Séka Anselme a trop tué. Pendant dix ans, il n'a fait que commettre des crimes et violer les droits de l'Homme. Il est temps qu'il paie pour ses crimes», a conclu, au terme de son réquisitoire, le commissaire du gouvernement, Ange Kessy, avant de demander au tribunal de condamner les commandants Jean-Noël Abéhi et Séka Yapo Anselme respectivement à 15 ans d'emprisonnement ferme et à la prison à perpétuité.Une peine retenue par le juge dans son verdict même si Seka Yapo a été acquitté pour des faits de détournements de deniers publics et de matériels militaires. «Si cet homme est en liberté, la Côte d'Ivoire ne sera pas en paix», a averti Ange Kessy.
Le commandant Abéhi Jean-Noël qui comparaissait aux côtés de Séka Yapo Anselme a quant à lui été condamné pour avoir déserté à l'étranger. Il a alors écopé d'une peine de cinq ans d'emprisonnement. Tous les autres militaires qui comparaissaient à leurs côtés ont tous été reconnus non coupables des faits de violation de consignes.
A l’annonce du verdict, le chef de la sécurité de l'ex-première dame a semblé plutôt calme et n'a pas réagi. Cependant celui qu’on surnomme Séka Séka a reconnu avoir tiré «par mégarde» sur un élève gendarme. C'est pourquoi, il a demandé la clémence de la cour.«Je demande pardon à la victime, à ses parents et au tribunal pour cet acte. Je regrette que les choses se soient passées ainsi», a avoué le prévenu.
Pour ses avocats, cette condamnation est injuste car selon eux, le dossier ne comporte pas de preuves et les témoignages n’étaient pas convaincants. Ces derniers ont de ce fait demandé la relaxe de leur client, tout en annonçant qu’ils feront appel.
Larissa AGBENOU