Côte d’Ivoire : Les pistolets en guerre contre les haches

Afriquinfos Editeur
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Une "déclaration commune" a été signée dans ce sens jeudi par le ministre ivoirien des Eaux et Forêts, Mathieu Babaud Darret, et l'ambassadeur de l'UE en Côte d'Ivoire, Thierry de Saint Maurice.

La "déclaration commune" lance le processus de négociations en vue d'un "accord de partenariat volontaire" pour "l'Application des réglementations forestières, gouvernance et échanges commerciaux" ou "Forest law enforcement, gouvernance and trade" (FLEGT, de son acronyme en anglais).

Adopté en 2003, le FLEGT est un plan d'action élaboré par l'UE en réponse à l'exploitation illégale des forêts.

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L'"accord de partenariat volontaire" est l'outil de mise en œuvre du FLEGT et se présente comme un accord commercial bilatéral "contraignant" entre l'UE et un pays exportateur de bois, dont le but est d'améliorer la gouvernance forestière du pays signataire et de s'assurer que le bois exporté vers le marché européen respecte toutes les exigences réglementaires du pays partenaire.

Pour le ministre des Eaux et Forêts, Babaud Darret, "il était impérieux de se lancer dans un tel processus, non seulement pour contrôler l'exploitation dont les forêts ivoiriennes font l'objet mais aussi assurer la part de marché du pays sur l'espace économique de l'UE".

La Côte d'Ivoire a vu sa forêt régresser de 75% en un demi-siècle passant de 15 millions d'hectares de forêt dense humide au début du siècle dernier à quelque trois millions d'hectares de forêts "très dégradées".

Pays producteur de bois, la Côte d'Ivoire exporte environ 70% de ses produits forestiers usinés vers les pays de l'UE.

L'"accord de partenariat volontaire" vise à "certifier que tous les bois et produits dérivés qui seront exportés vers le marché de l'UE en provenance de la Côte d'Ivoire seront produits légalement''.

Dans le cadre de cet accord, l'Etat exportateur développe un dispositif de vérification de la légalité des activités de récolte et de transformation du bois.

La première session des négociations entre la Côte d'Ivoire et l'UE s'ouvre du 17 au 21 juin.

L'ambassadeur de l'UE, Thierry de Saint Maurice, s'est félicité de la volonté du gouvernement ivoirien de s'engager avec son institution sur la voie d'un accord et a promis "veiller à ce que chacune des parties travaillent activement et durablement pour le succès de ces négociations".

Des Etats africains dont le Ghana, le Liberia, le Cameroun, la République centrafricaine et le Congo ont déjà signé un "accord de partenariat volontaire" sur le FLEGT avec l'Union européenne.