Seul candidat en lice, Pascal Affi N’Guessan sera donc désigné sans surprise pour représenter son parti au scrutin d’octobre, à l’unanimité des participants au congrès.
Les premiers mots de Pascal Affi N’Guessan ont été un message d’apaisement à l’endroit des membres de son parti qui connaît une grave crise depuis plusieurs mois.
«Le FPI n’est pas divisé», a affirmé M. N’Guessan, appelant «les frondeurs de son parti qui se sont fourvoyés à revenir à la maison où ils sont attendus les bras ouverts», selon ses mots.
Depuis plusieurs mois, deux camps s’affrontent au sein du FPI : le premier veut concourir à la présidentielle d’octobre derrière Affi N’Guessan, chose que le second camp refuse en faisant de la libération de l’ex-président Laurent Gbagbo, qui doit être jugé par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, le cœur de la stratégie de lutte du parti.
Les deux factions se sont opposées à plusieurs reprises devant la justice ivoirienne. Fin 2014, cette dernière a prononcé l’irrecevabilité de la candidature de M. Gbagbo à la tête du parti. Ses partisans avaient fait appel, et la décision est attendue le 5 juin prochain.
Pour le nouveau président «légitime» du parti, cette démarche n’a plus de sens. «Aujourd’hui, le devoir m’appelle. Je ne peux me dérober c’est pourquoi je dis oui je suis d’accord pour être le candidat du Front Populaire Ivoirien à l’élection présidentielle d’octobre 2015 », a lancé M.Affi N’Guessan, à la tribune du congrès de son parti.
Avant d’ajouter : «Mon premier devoir c’est de continuer la lutte pour que Laurent Gbagbo retrouve la liberté, mais aussi de donner une espérance à la Côte d’Ivoire».
Mais visiblement le chemin vers la réconciliation du FPI avant la présidentielle est encore long. Dans un communiqué transmis à l’AFP, les opposants en interne au président du parti, ont dénoncé une «mascarade» et une «parodie de congrès» tout en indiquant que «les conclusions n’engagent que M. Affi N’Guessan en tant que personne physique».
Pour l’heure c’est le président sortant Allassane Dramane Ouattara qui est considéré comme favori à ce scrutin d’octobre jugé crucial par les observateurs pour la stabilisation de ce pays qui a connu une crise politico-militaire pendant près d’une décennie.
Larissa AGBENOU